sang et frottant ses dents contre ses dents, s’élança pour les tuer. 5981.
À la vue du géant, qui fondait sur lui, Bhîma, le vigoureux et le plus vaillant des guerriers, le menaça : « Arrête ! cria-t-il, arrête ! » 5982.
Voyant le Rakshasa irrité contre sa sœur, Bhîmaséna lui dit, en riant, ces paroles : 5983.
« Hidimba, qu’as-tu besoin de réveiller ces hommes, qui dorment tranquillement ? Hâte-toi de combattre avec moi, stupide mangeur d’hommes ! 5984.
» Lutte ici contre moi et ne veuille pas tuer une femme, surtout quand l’offense t’est venue d’un autre et non d’elle. 5985.
» Cette jeune fille, en effet, n’a pas suivi pour m’aimer un mouvement de sa propre volonté, mais l’impulsion de l’amour, qui s’est glissé dans son cœur. 5986.
» Être abject, la honte des Rakshasas, c’est par ton ordre que ta sœur vit ici ma personne ! 5987.
» Elle m’aime : ce n’est pas t’offenser. S’il y a faute, l’amour en est coupable ; n’en fais donc pas im reproche à cette âme craintive ! 5988.
» Méchant, ne veuille pas tuer une femme, quand je suis face à face de toi. Combats avec moi, seul contre seul, mangeur d’hommes. 5989.
» Je vais à l’instant, moi seul, t’envoyer dans la demeure d’Yama ! Que broyée maintenant sous ma force, ta tête soit brisée, comme si elle était foulée sous le pied d’un vigoureux éléphant ! Aujourd’hui les ardées, les vautours, les chacals vont traîner joyeux sur la terre les membres de ton corps, tué de mon bras dans cette bataille ! Aujourd’hui je vais dépeupler en un seul instant de ses