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ADI-PARVA.

Rakshasas cette forêt, que naguère tes festins d’anthropophage souillaient à tout moment ! 5990-5991-5992.

» Aujourd’hui ta sœur me verra traîner plus d’une fois ton corps semblable à une montagne, comme un lion traîne un grand éléphant ! 5993.

» Quand je t’aurai fait mordre la poussière, vil Rakshasa, les hommes, qui fréquentent les bois, pourront désormais errer dans cette forêt, sans craindre aucune de tes atrocités. » 5994.

Hidimba lui répondit : « Pourquoi ces vaines paroles ? À quoi bon ta jactance, enfant de Manou ? Quand tu auras accompli tout cela, glorifie-toi de cette prouesse ! Fais sans tarder que tu saches par expérience si je suis fort et si j’ai de la vigueur. Quand tu auras combattu avec moi, tu sauras que je te surpasse en force. 5995-5996.

» Je ne tuerai pas maintenant ces hommes ; qu’ils donnent paisiblement ! c’est toi, que je vais tuer à l’instant pour les paroles blessantes, insensé, que tu m’adresses ! 5997.

» Quand j’aurai bu ton sang, ruisselant de tes membres, j’immolerai tes compagnons mêmes ; eux morts, je tuerai cette femme, pour avoir fait une chose, qui me déplaît ! » 5998.

À ces mots, reprit Vaîçampàyana, l’anthropophage leva son bras avec colère et fondit sur Bhîmaséna, le dompteur de ses ennemis. 5999.

Au moment, où le Démon arrivait d’une course rapide, Bhîma à la force épouvantable saisit vite par-dessous en riant ce bras envoyé sur lui. 6000.

Maître de son bras, Bhîma de l’entraîner hors de ce lieu malgré sa résistance à huit portées d’arc, comme un lion entraîne une faible gazelle. 6001.