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LE MAHA-BHARATA.

Mal-mené par la vigueur du Pândouide, le Rakshasa irrité de saisir à bras le corps Bhîmaséna et de pousser un cri épouvantable. 6002.

Mais Bhîma à la grande force l’entraîna de nouveau malgré lui : « Que ce bruit, pensa-t-il, n’aille pas réveiller mes frères plongés dans un tranquille sommeil ! »

Ces deux champions aux prises s’entraînaient par leur force tour à tour : Hidimba et Bhîmaséna déployèrent une vigueur suprême en cette lutte. 6003-6004.

Ils cassaient alors tous les arbres, ils arrachaient alors toutes les branches ; on eût pensé voir deux éléphants, âgés de six années, dans la colère et dans l’ivresse. Le vaste bruit de ces combattants réveilla les princes et leur mère ; ils virent Hidimba debout vis-à-vis d’eux. 6005-6006.

Voyant au réveil cette beauté plus qu’humaine de la Rakshasi, les princes et Prithâ même en furent tous émerveillés. 6007.

Alors, saisi d’admiration à l’aspect d’une beauté si accomplie, Kountî lui adressa lentement ces douces paroles, que précédait un mot caressant : 6008.

« De qui es-tu fille, toi, qui ressembles à un enfant des Dieux ? ou qui es-tu, femme d’une illustre condition ? Quelle affaire t’amène en ces lieux, et de quel pays viens-tu ? 6009.

» Dis-moi si tu es la Déesse de cette forêt, ou si tu es une Apsara. Conte-moi tout cela : pour quel motif demeures-tu ici debout ? » 6010.

Hidimbâ lui répondit : a Ce grand bois, que tu vois semblable à de sombres nuages, est l’habitation du Rakshasa Hidimba et la mienne également. 6011.

» Sache, noble épouse, que je suis la sœur de ce roi