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ADI-PARVA.

ces choses, j’arrêterai une résolution, quelque difficile qu’en puisse être l’exécution. » 6118.

Tandis qu’il parlaient ainsi, reprit Vaîçampâyana, ils entendirent de nouveau les cris causés parla douleur, que jetaient le brahmane et son épouse. 6119.

À peine ouïs, telle que Sourabhî, liée à son veau, Kountî d’un pied hâté entra dans le gynœcée du brabme magnanime, accompagnée de Bhîmaséna. 6120.

Ils virent là ce brabme, tenant son visage baissé, dans la compagnie de son épouse, de son fils et de sa fille. « Honte, disait le brahmane, honte dans le monde à cette vie sans vigueur, inutile, dépendante, racine de chagrin et dont l’infortune est le souverain lot ! 6121.

» La vie est la plus grande des peines ; la plus grande des fièvres, c’est la vie ! Les maux arrivent infailliblement à fhomme, qui reste dans la vie. 6122-6123.

» Il est trois buts, que se propose une âme : le devoir, les richesses et l’amour. En est-elle séparée, sa peine est incomparable et sans fin. 6124.

» Aucun des trois, disent les sages, ne procure une libération suprême : l’acquisition des richesses enfante elle-même tout l’enfer du Naraka. 6125.

» La soif des richesses est un bien grand mal ; il en existe un plus grand dans les richesses obtenues ; et l’attachement, qu’elles ont fait naître, cause une douleur beaucoup plus vive encore dans la séparation. 6126.

» Je ne vois pas devant moi un seul moyen pour me sauver de l’infortune, à moins que je ne m’enfuie dans un pays, on je trouverai, le salut avec ma femme et mes enfants ! 6127.

» J’ai tenté jadis de faire ainsi, tu le sais, Brahmanî,