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VANA-PARVA.

héros invincible, ni par les enfants de Kourou, ni par le roi fils d’Ambikâ, ni par Douryodhana. 598.

» J’eusse arrêté le jeu en mettant sous vos yeux ses nombreux inconvénients : j’eusse amené là Bhîshma, Drona, Kripa et Vâlhika même. 599.

» J’eusse dit alors, seigneur, au roi fils de Vitchitravîrya : « Loin d’ici ce jeu de tes fils ! Qu’il cesse à cause de toi, Indra des rois ! » 600.

» J^eusse dit là toutes ces fautes, sous le poids desquelles tu es enseveli aujourd’hui, et grâce auxquelles tu fus naguère dépouillé de ton royaume. 601.

» Les femmes, les dés, la chasse et les liqueurs, quatre peines, qui ont leur principe dans l’amour, précipitent les hommes du sommet de leur prospérité. 602-603.

» Les hommes, qui ont la science des Traités, pensent que là il y a partout du mal ; mais c’est dans le jeu principalement que le blâmable existe aux yeux des savants.

» La perte de ses biens dans l’intervalle d’un seul jour est pour sûr une calamité ; et la perte de ces richesses, desquelles on n’a pu jouir, ne peut qu’exciter l’âcreté des paroles. 604-605.

» Telle chose et telle autre, qui sortent d’une source désagréable au goût, voilà, Kourouide aux longs bras, aurais-je dit au fils d’Ambikâ, ce que tu peux recueillir du jeu. 606.

» Si, d’après mon discours, il avait accepté ma parole, il aurait sauvé les Kourouides et accompli le devoir, rejeton de Kourou ; 607.

» Et, s’il n’eût pas reçu ma parole douce et convenable, Indra des rois, je l’y eusse contraint par la force, ô le plus grand des Bharatides. 608.