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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/139

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VANA-PARVA.

» Dârouka me dît ensuite, héros, avec un air troublé ! « Il faut s’arrêter ! Je m’arrête, accablé par les flèches de Çâlva. 822.

» Je ne puis tenir davantage ; mon corps s’affaisse. » À ces lamentables paroles de mon cocher, je tournai mes yeux vers Dârouka, et je le vis en proie aux dards. Il n’y avait pas un endroit, ni dans sa poitrine, ni dans sa tête, ni dans son corps, ni dans ses bras, vertueux fils de Pândou, qui ne fût couvert de flèches. Sous l’oppression de ces traits excellents, il répandait le sang à grands flots, comme une montagne au métal d’or est inondée par les pluies torrentielles d’un nuage. Je vis mon cocher défaillir dans ce combat, les rênes à sa main ; 823-824-825-826.

» Non abandonné par le courage, guerrier aux longs bras, mais accablé par les traits de Çâlva. Alors un certain homme, qui avait son habitation à Dwârakâ, qui était le domestique d’Ahouka et que je fis monter par amitié dans mon char, s’empressa de me dire, Bharatide, ces paroles de son maître avec trouble et d’un gosier suflbqué ; écoute-les, Youddhisfathira : « Ahouka, le souverain de Dwârakâ, t’adresse, héros, ces paroles : 827-828-829.

« Viens, Kéçava ! apprends ce que te dit l’ami de ton père. Viens aujourd’hui même, rejeton de Vrishnî, à Dwârakâ, et laisse-là Çâlva. 830.

» Acharné contre lui, guerrier inaffrontable, le fils de Çoûra doit périr, victime de sa force. C’est assez de ce vaillant combat ; reviens, Djanârdana. 831.

» Sauve Dwârakâ elle-même : c’est là ta grande affaire ! » À ces paroles, mon âme fut pénétrée du plus grand déplaisir. 832.

» Je ne trouvais pas à résoudre ce qui était à faire ou