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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/199

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VANA-PARVA.

un fils usurpateur de la couronne paternelle[1], entre aussitôt dans le Naraka ; il ressemble à son Swarga.

» Le chagrin, que produit la colère, est plus brûlant que le feu, et, consumé par lui, je ne dors ni la nuit, ni le jour. 1386-1386.

» Peut-être ce Bîbhatsou, le fils de Prithâ, qui excelle à tirer la corde de l’arc, est-il assis, dévoré d’une profonde douleur, comme un lion dans sa tannière. 1387.

» Lui, qui surpasse seul tous les archers du monde, il refoule, comme un grand éléphant, la colère née en lui-même. 1388.

» Nakoula, Sahadéva et ma vieille mère, qui a donné le jour à des héros, sont assis comme des gens muets, apathiques, désirant une situation plus heureuse ! 1389.

» Tes parents aspirent tous au bonheur avec des victoires sur les ennemis ; et désolé, moi seul, je suis avec ma mère transpercé par la douleur. 1390.

» Ce que je dis est sans doute agréable à tous, car tous sont tombés dans le malheur, et tous désirent les combats. 1391.

» On ne verra jamais, sire, une infortune plus cruelle que celle-ci : quoi ? notre royaume fut dévoré par des hommes vils à la force petite, qui l’ont partagé entre eux !

» Pénétré d’humanité et de compassion par la faute de ta nature, tu supportes, roi victorieux, des infortunes, auxquelles nul autre ne donnera des éloges. 1392-1398.

» Offusquée par les chapitres des Védas, ton intelligence, sire, comme celle d’un brahme ignorant et stupide,

  1. Vikartiâram, mot qui manque à tous les Dictionnaires, et que je traduis par vikarttanam, mais avec doute.