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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/20

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LE MAHA-BHARATA.

Alors Douryodhana, Karna et Çakouni, le Soubalide, s’étant abouchés entr’eux, animés de sentiments hautains à l’égard des fils de Pândou, coururent pleins de hâte vers le fils de Vitchitravîrya, le sage Dhritarâshtra, et lui adressèrent tous de concert ces paroles captieuses : 2456-2457.

« N’as-tu pas entendu, sire, fit Douryodhana, ce que dit le docte Vrihaspati, le pourohita des Dieux, enseignant la politique à Çakra ? 2458.

« Il faut détruire vos ennemis par tous les moyens, immolateur des ennemis, avant qu’ils n’aient commencé à vous nuire, soit par la guerre, soit par l’accroissement de leur force. » 2459.

» Si nous employions les richesses des Pândouides en présents aux rois je la terre et si nous achetions ainsi leur appui dans une guerre, que nous manquerait-il alors pour la victoire ? 2460.

» Qui peut se débarrasser de serpents furieux à la dent venimeuse, venus pour la mort, une fois qu’on les a mis autour de son cou ou jetés sur ses épaules ? 2461.

» Montés sur des chars, les armes à la main, les fils irrités de Pândou vous détruiront jusqu’au dernier, tels que des serpents courroucés. 2462.

» Arjouna s’avance, revêtu de sa cuirasse, chargés de ses deux carquois sans pareils et, levant son arc Gândîva mainte et mainte fois, il jette autour de lui ses regards, en poussant des soupirs de colère. 2463.

» Vrikaudara, tenant levée sa pesante massue, ayant promptement attelé son char, est sorti à la hâte, avons-nous appris. 2464.

» S’étant armés d’une épée et d’un bouclier pareil à