» Je ne vois pas qu’il soit plus facile de sous cacher dans une position obscure que le Mérou I Et même, n’avons-nous pas chassé de leurs royaumes une foule de rois et des fils de rois, tous dévoués à Dhritarâshtra ? et certes, on ne peut éteindre la colère de ces hommes, envoyés en pays étrangers ou abreuvés de douleur ! 1404-1405.
» Animés par le désir de ce qui lui est agréable, ils agiront contre nous inévitablement : ils emploieront à nous découvrir de nombreux espions bien cachés ; ceux-ci, parvenant à nous reconnaître, nous révéleront et de-là il doit naître un grand danger pour nous. 1406.
» Nous avons habité treize mois convenablement au milieu de la forêt : vois dans cette mesure autant d’années.
» Un mois est l’image d’une année. Fais-le comme les sages ont dit qu’on peut tirer l’asclépiade acide de la poûtikâ[1] ; 1407-1408.
» Ou comme un bon taureau est exempté du blâme par la satisfaction, qu’il donne, en portant bien une charge.
» Prends donc ta résolution pour la mort de l’ennemi ; en effet, le devoir de tout kshatrya, sire, c’est le combat, et non pas autre chose ! » 1409 — 1410.
Dès qu’il eut entendu ce langage de Bhimaséna, l’héroïque fils de Kountl, l’auguste Youddhishtbira, poussant des soupirs, se mit à rêver, 1411.
Et se dit :
« J’ai entendu les devoirs des rois et les institutions des castes ! Celui, de qui la vue embrasse à la fois le présent et l’avenir, est l’homme, qui voit bien. 1412.
Moi, à qui la voie suprême du devoir est connue,
- ↑ Basella lucida.