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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/211

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VANA-PARVA.

mains au front, de répondre à l’Immortel aux mille regards : 1506.

« Voici une chose que je souhaite ; accorde-la moi pour grâce : je désire connaître à l’instant, adorable, tout ton astra dans la vérité. » 1507.

« Maintenant que te voilà parvenu ici, Dhanandjaya, reprit en souriant Mahéndra, l’âme bien satisfaite, à quoi te serviraient ces astras ? 1508.

» Choisis pour ton vœu les mondes divins, puisque tu es arrivé dans la voie suprême. » À ces mots, Dhanandjaya répondit au Dieu, qui a mille yeux : 1509.

« Je n’ai de la divinité ni désir, ni envie : quel plaisir m’apporterait-elle ? Toute ta puissance elle-même, souverain des Tridaças, n’excite pas mon envie. 1510.

» J’ai abandonné mes frères dans un bois, et, si je revenais sans avoir accompli ce qu’on attend de mon héroïsme, j’irais à l’infamie dans tous les mondes pour des années éternelles. » 1511.

À ces paroles, le meurtrier de Vritra, adoré dans tous les mondes, répondit au fils de Pândou, en le flattant d’une voix caressante : 1512.

« Quand tu auras vu Çiva aux trois yeux, le Dieu armé du trident, le souverain des Bhoûtas, alors, mon fils, je te donnerai tous mes astras, sans exception. 1513.

» Fais donc tes efforts pour voir ce Dieu assis au plus haut rang : favorisé par sa vue, fils de Kountî, tu parviendras à tout. » 1514.

Çakra, quand il eut parlé ainsi à Phâlgouna, rentra dans l’invisibilité, et Dhanandjaya de rester là, absorbé dans la méditation. 1515.