Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
SABHA-PARVA.

de la magnanimité, des bonnes mœurs, de la renommée : ils ne méritent pas de manger l’infortune. Ne dois-tu pas leur accorder ta pitié ? 2608.

» Comment ce malheur a-t-il pu frapper Bhîshma, Drona, Kripa et les autres, puissants défenseurs de cette famille, versés dans les choses de la science politique 7 2609.

» Ah, Pândou ! ah, grand roi ! où es-tu ? Vois tu donc avec indifférence que tes vertueux fils soient vaincus au jeu par leurs ennemis, et qu’ils se préparent à l’exil ?

» Reviens, Sahadéva ! N’es-tu pas à mes yeux plus cher que mon corps lui-même ? Ne veuille pas, fils de Mâtdrî, m’abandonner comme un mauvais fils ! 2610-2611.

» Que tes frères s’en aillent, s’ils veulent rester dans la vérité de leur convention : obtiens ici, toi ! le mérite, qui naîtra de mon salut ! » 2612,

Tandis que Prithâ gémissait ainsi, les Pândouides sans joie de s’incliner devant elle, d’embrasser ses pieds et de s’acheminer vers les bois. 2613.

Le fils de la femme esclave, Vidoura, encore plus affligé lui-même, consola Kountî désolée, et la fit rentrer peu à peu dans son palais. 2614.

Témoins de toutes ces scènes, les épouses des Dhritarâshtrides, qui avaient vu conduire dans l’assemblée et traîner Krishna autour de la salle, pleurèrent toutes à grand bruit, et, blâmant à l’envi les Kourouides, elles tinrent long-temps le lotus de leur visage, caché dans leurs mains ! 2615-2616.

Le roi Dhritarâshtra, méditant sur les désordres de ses fils, ne put dès lors trouver dans le trouble de son cœur la tranquillité d’esprit. 2617.

L’âme continuellement occupée de cette pensée et l’es-