prit consumé de chagrin, il manda Kshattri : « Qu’on le fasse venir au plus vite ! » 2618.
Vidoura accourut au palais du roi et le puissant monarque de l’interroger avec inquiétude : 2619,
À peine fut-il arrivé, que ces demandes furent adressées avec doute au sage à la vue longue par Dhritarâshtra, le fils d’Ambikâ : 2620.
De quel air s’en vont Youddhishthira, ce fils d’Yama et de Kountî, Bhîmaséna, l’Ambidextre et les deux Pândouides, fils de Mâdrî ? 2621.
» De quel air s’éloignent Dhaumya et l’illustre Draâupadî ? Je veux savoir tout cela, Kshattri : dépeins-moi leur contenance, n 2622.
Vidoura lui fit cette réponse :
« Youddhishthira, le fils de Kountî, marche, couvrant sa figure de son vêtement, et Bhîmaséna, le fils de Pândou, regardant ses deux longs bras. 2623.
» Éparpillant de son pied le sable, Arjouna suit le roi, son frère, et Sahadéva, le fils de Mâdrî, s’avance le visage tout barbouillé. 2624.
» Nakoula, le plus beau des hommes, tous ses membres souillés de poussière, marche, l’esprit dans le trouble, sur les pas du roi. 2625.
» L’admirable Krishna aux grands yeux, la figure voilée de ses cheveux épars, marche toute en pleurs sur les pas du roi. 2626.
» Tenant à la main une poignée de kouças, Dhaâumya, sire, occupe ses routes avec les chants du Sâma-Véda et psalmodie les hymnes sur Yama et sur le terrible Çiva. » 2627.
« Pourquoi, Vidoura, les fils de Pândou, reprit Dhri-