au point de la traîner autour d’une salle, cette dame illustre, qui a la science de tous les devoirs ? À peine couverte d’un seul vêtement, inondée de sang, Pântchâlî à la taille gracieuse, remplie de pudeur [1], tenait ses regards fixés sur les fils de Pândou, dépouillés de leurs biens, dépouillés du royaume, dépouillés de leurs vêtements, dépouillés de toute splendeur, 2683-2684-2685-2886.
» Privés de toutes les choses, qu’on peut souhaiter, réduits à la condition d’esclave, liés partout des chaînes du devoir et comme paralysés dans le courage ! 2687.
» Douryodhana et Karna ont jeté des mots amers aux Pândouides irrités et à Krishna désolée, indigne de ce traitement. Tout cela, sire, semble plein de trouble à mes yeux. » 2688.
Ses yeux, si pleins de tendresse, reprit Dhritarâshtra, incendieraient la terre : puisse-t-il, Sandjaya, échapper aujourd’hui un reste de mes fils ! 2689.
» Réunies avec Gândhârî, toutes les épouses des Bharatides ont poussé des cris effroyables à la vue de Krishna conduite dans l’assemblée. 2690.
» Elles déplorent continuellement avec tous mes sujets cette dame, la plus vertueuse des femmes, légitime épouse, douée de jeunesse et de beauté. 2691.
» Les brahmes furent indignés qu’on eût traîné ainsi l’infortunée Draâupadî, et le soir ils n’excitaient plus les feux sacrés. 2692.
» Il s’éleva un effroyable murmure, une grande tempête de vent souffla, des météores ignés tombèrent du
- ↑ Strîdharminî, littéralement : ayant la vertu des femmes.