» Enfin nous t’amuserons avec de charmantes histoires » — « C’est ainsi ! Il n’y a là aucun doute » répondit Youddbishthira ; j’ai toujours du plaisir avec les brahmes. 58.
» Mais je me vois rejeté moi-même de cet état possible des choses : comment pourrais-je donc alors voir de mes yeux que vous vous nourrissiez tous des oblations fournies de vous-mêmes, souffrant par dévouement pour moi des maux, que vous ne méritez pas. Honnis soient les méchants Dhritarâshtrides ! » À ces mots, le roi s’assît, en gémissant, sur le sol de la terre. 59-60.
Alors un brahme nommé Çaâunaka, versé dans l’yoga et la philosophie Sânkhya, savant, qui trouvait son bonheur dans la contemplation de l’Âme suprême, adressa au monarque infortuné ces paroles : 61.
« Des milliers de sujets de chagrin et des centaines de sujets de crainte entrent tous les jours chez l’ignorant, mais non chez l’homme instruit 62.
» Les personnes douées d’intelligence et semblables à ta majesté ne s’attachent point à des choses, qui font naître beaucoup de péchés, mettent obstacle à la science et causent la ruine du salut. 63.
» En toi, sire, habite l’intelligence, que l’on dit composée de huit membres, l’ennemie de toutes les imperfections, l’alliée des Védas et des lois. 64.
» Les hommes de ta condition ne se laissent point abattre par les peines du corps et de l’âme dans les détresses, les angoisses et les infortunes de leurs parents.
» Écoute, tels qu’ils furent chantés jadis par le magnanime Djanaka, des çlokas, qui assurent la stabilité de l’âme. 65-66.