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LE MAHA-BHARATA.

Alors, monté sur un noble char et désireux d’obtenir la vue des Pândouides, Vidoura s’avançait vers la riche forêt Kâmyaka. 244.

Arrivé en ce lieu sur son léger véhicule, attelé de rapides chevaux, il vit le pieux Youddbishthira, assis dans un endroit solitaire avec Draâupadî, ses frères et les brahmes. 245.

Le monarque observateur de la vérité aperçut de loin Vidoura, qui s’avançait au galop et dit à son frère Bhîmaséna : « Vidoura vient nous trouver : que va-t-il nous dire ?

» Ne viendrait-il pas envoyé par le fils de Soubala, nous porter un défi au jeu ? Est-ce que le vil Çakouni voudrait encore nous gagner nos armes elles-mêmes au jeu des dés ?

» Devant quiconque me jette ce défi : « Accours ! » je n’ai point la force de reculer, Bhîmaséna. Mais, quand on doute de l’arc Gândîva, comment pourrions-nous espérer d’obtenir le royaume ? » 246-247-248.

Alors, s’étant levés, tous les Pândouides embrassent Vidoura, et, honoré par eux, l’Adjamithide entre d’une manière digne en conférence avec les fils de Pândou. 249.

Les princes interrogent sur la cause de son arrivée en ces lieux Vidoura soupirant, et celui-ci raconte avec étendue quelle fut à son égard la conduite du fils d’Ambikâ :

« Adjâtaçatrou, le roi Dhritarâshtra m’a embrassé, m’a honoré et, me couvrant de sa faveur, m’a dit : « Tiens la balance égale et fais-moi connaître ce qui, dans l’état des choses, est convenable et à mes neveux et à moi. »

» Je dis alors ce qui était digne, utile aux Kourouides, séant à Dhritarâshtra ; mais ces conseils ne réussirent pas à lui plaire. Je n’imagine pas, repris-je, autre chose de convenable. 250-251-252.