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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/81

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VANA-PARVA.

» Je l’ai dis ce qui était son bonheur le plus grand, mais le fils d’Ambikâ me ferma ses oreilles ; et, tel qu’un malade repousse les aliments, ainsi tout ce que je sus lui dire ne plut pas à mon frère. 253.

» On ne peut l’amener à son salut, comme il est impossible de conduire une femme de mauvaise vie dans la maison d’un homme bien élevé. La vérité n’est pas moins désagréable au chef des Bharatides qu’un époux sexagénaire à une vierge adolescente. 254.

» La ruine des Kourouides est certaine, sire, puisque Dhritarâshtra s’obstine à repousser le salut. Les bonnes paroles ne trouvent pas à se fixer en lui, telle que l’eau du bassin ne s’attache pas aux feuilles du lotus. 255.

» Ensuite Dhritarâshtra m’a dit avec colère : « Va-t-en, Bharatide, vers l’homme, en qui tu as foi ! Je ne veux plus de ton aide pour gouverner cette terre ou la ville ! »

» Rejeté ainsi par le roi, je suis venu, Indra des hommes, porter ces choses à ta connaissance. Rappelle à ton souvenir tout ce qui fut dit par moi dans l’assemblée. Je vais encore y ajouter ces paroles : 256-257.

» L’homme, que ses ennemis ont lié sous le joug de maux cruels, oppose à ses peines la patience, observe les temps et, s’accroissant comme un incendie faible à sa naissance, il finit par dévorer seul toute la terre. 258.

» Un roi ne donne à ses alliés aucune part de ses richesses ; mais les alliés prennent une part dans ses peines. L’appui, trouvé dans une réunion d’alliés, sire, est tel qu’il a fait dire : « L’acquisition de la terre est dans l’acquisition des alliés. » 259.

» Il faut manger par égales portions avec ses alliés comme une nourriture, fils de Pândou, la querelle, la for-