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LE MAHA-BHARATA.

» À peine y entraient-ils, le Rakshasa, leur ayant fermé la sortie, se montra, la torche à sa main, avec ses yeux enflammés et sa mine épouvantable. 390.

» S’étant fait deux longs bras et un aspect horrible, il se tenait, ayant fermé la route, par où s’avançaient les descendants de Kourou. 391.

» Rakshasa aux dix dents jointes, à la tête enflammée, à la chevelure à moitié rasée, tel qu’un nuage environné de grues, ou tel que le tchakra de la foudre, entouré par les rayons du soleil, il produisait un vaste bruit, comme une nuée pluvieuse, qui vomit un immense fracas ; et il avait donné le jour à la Rakshasî Mâyâ. 392-393.

» Épouvantés à cette clameur, on voyait tomber à tous les points des cieux les oiseaux sans voix, comme des lotus dans une terre sèche. 394.

» Rempli d’ours, de buffles, d’éléphants et de gazelles, courant effrayées, le bois semblât n’être composé que de ce bruit. 395.

» Les lianes, avec leurs bras de pousses vermeilles, agitées par le grand vent, sorti de sa bouche, s’en allaient embrasser les arbres, quoique nés cependant loin d’elles. 396.

» Tristement épouvantable, un vent soufflait en ce moment, et le ciel, couvert par ce Rakshasa, avait perdu sa clarté. 397.

» Le grand ennemi des hommes, sans distinguer les cinq fils de Pândou, comme un malade gravement plcngé dans l’indifférence des choses, qui concernent les cinq sens, ayant vu de loin ces Pândouides, revêtus de la peau d’antilope noire, leur ferma, comme le mont MaSnaka, la porte de la forêt. 398-399.