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VANA-PARVA.

viens de te dire, comme je les ai entendus, le nombre et la condition. 14,699-14,700.

» À moi seule, illustre dame, je connaissais la haute prospérité des fils de Pândou, la richesse entière du roi, son revenu et sa dépense. 14,701.

» Contents de mon service, tous ces éminents Bharatides ont attaché sur moi, dame au noble visage, toutes les portions réunies de leur famille. 14,702.

» Et moi, renonçant à tout plaisir, je fais mes efforts, jour et nuit, pour supporter ce fardeau lié sur mes épaules, et que les âmes vulgaires ne pourraient supporter :

» De même le poids intolérable des mers pleines de richesses ne convient qu’à Varouna. Seule, je connais le trésor de mes époux, qui marchent dans le sentier du devoir. 14,703-14,704.

» Dans ce jour sans fin, j’ai pour compagnes la faim et la soif : tandis que je cherche à gagner la faveur de ces rejetons de Kourou, ma nuit est semblable à mon jour.

» Je suis réveillée la première, et je me couche après tous les autres. Voilà quelle est, Satyâ, ma grande incantation de tous les temps. 14,705-14,706.

» Je sais faire de cela même le grand enchantement de mes époux : je n’ai pas suivi la route des femmes vicieuses et je ne désire point la suivre. » 14,707.

Quand elle eut entendu ces paroles associées au devoir, qu’avait prononcées Krishnâ, Satyâ d’honorer cette Pântchâlî soumise à la vertu, et de lui répondre ces mots :

« Je suis une malheureuse, Pântchâlî ; veuille bien me pardonner, Yajnasénî ; car le désir des amies est souvent une ridicule parole. » 14,708-14,709.

Draâupadî repartit :