Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
ADI-PARVA.

des Rakshasas et que je suis envoyée ici par mon frère, qui désire vous donner la mort, à toi et à tes fils. 6012.

» Sur l’ordre du Génie à l’âme cruelle, je suis donc venue en ce lieu, où j’ai vu ton fils à la grande force, au corps tel que l’or nouveau. 6013.

» Ici, poussée par l’Amour, belle dame, qui sait pénétrer dans le cœur de tous les êtres, je suis devenue l’esclave de ton fils. 6014.

» J’ai choisi ensuite et demandé pour mon époux, j’ai essayé d’emmener avec moi ton vigoureux fils ; mais je n’ai pu l’y résoudre. 6015.

» Alors, voyant que je tardais à revenir, l’anthropophage est accouru lui-même pour égorger tes fils jusqu’au dernier. 6016.

» Mais il a été entraîné de force loin d’ici, broyé dans les mains du magnanime, ton sage fils et mon amant.

» S’entretirant avec une grande fougue et s’invectivant l’un l’autre, vois là-bas cet homme et ce Rakshsa aux prises dans un combat ! » 6017-6018.

À ces mots de la Rakshasi, Youddhishthira de se lever, et Arjouna avec lui, et Nakoula, et le vigoureux Sahadéva. Ils virent ces deux lutteurs attachés l’un à l’autre, s’entraînant de leurs mutuels efforts et désirant également la victoire, comme deux lions, enivrés de leur vigueur. 6019-6020.

Comme ils s’étaient pris l’un l’autre à bras le corps, s’entretirant d’ici et de-là, ils rendirent la poussière de la terre semblable au feu dans l’incendie d’un bois mort.

Pareils à deux montagnes et couverts des poudres de la terre. Ils resplendissaient aux yeux comme deux monts, revêtus de gelée blanche. 6021-6022.