Page:Faucher de Saint-Maurice - À la brunante - contes et récits, 1874.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

175
l’amiral du brouillard.

Jacques se prit à dire alors :

— Je crois, Louison, que mes cierges bénis sont cause de tout ce tintamarre ; si j’ai bonne souvenance, l’amiral devait être protestant, et c’est lui qui commande ici.

— Comment l’amiral ! l’amiral de quoi ? reprit d’un ton de mauvaise humeur, maître Louis.

— L’amiral du brouillard, continua gravement Jacques.

— Connais pas, murmura flegmatiquement Louis.

— Eh ! bien tu vas le connaître, reprit Jacques, car Paracelse dit que « celui qui voudra s’appliquer à la recherche d’un trésor prétendu caché doit examiner la qualité du lieu, non seulement par la situation présente de ce lieu, mais par rapport à ce que les anciennes histoires en disent. » Allons ! serres-toi près de moi et, au lieu de te souffler dans les doigts ce qui appelle le vent, comme tu le sais bien, viens te réchauffer les mains sur les vitres du fanal. Il fait un assez joli courant d’air comme cela, sans que tu t’en mêles, et j’ai bien peur d’être obligé d’abréger, crainte de m’enrhumer.