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à la brunante.

— Diable ! il se fait tard, capitaine, pour écouter encore des réclamations ; la journée s’est passée à cette besogne et voilà que l’on me gruge ma nuit.

Savez-vous ce qu’elle veut, cette femme ?

— Elle assure qu’elle a quelques importantes révélations à vous faire, et vous prie de l’admettre sur l’heure, mon général.

— C’est différent alors ; faites entrer, capitaine.

Madeleine Bouvart, toute frisonnante de froid et de vengeance, apparut sur le seuil.

— Quoi ! mademoiselle, s’écria Carleton, vous ici ! mais à quel heureux hasard dois-je attribuer l’honneur de cette visite ?

— Veuillez le croire, ce n’est pas à votre proclamation, général ; mais comme je ne viens pas vous apporter ma rancune, vous me permettrez d’aller droit au but de ma visite. Cette nuit l’ennemi tente l’assaut de la ville ; à l’heure qu’il est, ses colonnes sont en marche, et comme le temps presse, je serai laconique, ce qui vous surprendra de la part d’une femme.

Alors Madeleine se prit à lui donner les détails du plan que Montgommery avait communiqué au colonel Levingston.

À mesure qu’elle parlait, le front du vieux général devenait radieux.

Si Carleton avait la prudence, je ne dirai pas de Fabius, ce qui sent un peu l’antique, mais j’écrirai de