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en enjolivant chaque finale de ces inimitables fions si chers à tout chantre campagnard :


Voilà bientôt le temps qu’arrive,
Navigateurs ! nous faut partir !
Ma mère reste sur la rive
Quand sur la mer me faut courir ;
Choisissons le temps le plus beau
Pour naviguer dessus ces eaux !

Sa mère dit : « Mon cher enfant !
Ta partance m’est bien sensible.
Reviens pour le sûr dans un an. »

Vous qui vivez sur cette terre,
Je vais en dire quelques mots :
Vous vous plaignez de la misère,
Qu’est-ce donc auprès des matelots !
Le jour fini, vous vous couchez ;
Nous, il faut le recommencer.

Sa mère dit : « Mon cher enfant !
Ta partance m’est bien sensible.
Reviens pour le sûr dans un an. »

S’il fait beau, l’on vit à son aise ;
Hélas ! ça n’est pas pour longtemps !
Quand vous jasez, sis sur vos chaises,
Nos vaisseaux sont sur les brisants,
Sans avoir heure de repos.
Voilà la vie des matelots.