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LE GOLFE SAINT-LAURENT.

d’intervalle s’écoule entre chaque éclat de la lumière, qui est visible entre les points nord-nord-ouest-quart sud au sud-est et est.

Le temps était superbe. Tout près de nous la mer venait mourir au pied d’un quai naturel, taillé par la vague dans un immense banc de calcaire gris, où les fossiles pullulent ; et pendant que chacun s’éparpillait sur la grève, j’eus à loisir le temps de collectionner des coraux et des coquillages.

Au point de vue géologique l’île d’Anticosti est un trésor inappréciable pour l’amateur. Un paléontologiste, mort depuis, M. Billings écrivait au regretté sir William Logan, que le groupe de cette île était composé de lits du passage silurien inférieur et superposé simultanément avec le conglomérat d’Onéida, le grès de Médina, le groupe Clinton des géologues de New-York et la formation Caradoc d’Angleterre.

À l’appui de cette théorie, un des employés du bureau des géologues canadiens, M. Richardson[1], qui assurait qu’après avoir fait une étude minutieuse de cette île, il était arrivé à la conclusion qu’elle se composait « de calcaires argileux ayant 2, 800 pieds d’épaisseur, régulièrement stratifiés par couches conformes et presque horizontales. Tous ces faits tendent à prouver, ajoute-t-il, que ces strates ont été précipitées au fond d’une mer tranquille, en succession non-interrompue, pendant la période où les parties supérieures du groupe de la rivière Hudson, le conglomérat d’Onéida, le grès de Médina et le groupe Clinton étaient en train de se déposer dans cette

  1. Rapport de l’année 1856 par E. Billings, paléontologiste, adressé à Sir William E. Logan, géologue provincial. — p. 263.