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LES ÎLES DANS

partie de l’océan paléozoïque qui constitue maintenant l’État de New-York, et quelques-unes des contrées adjacentes. Si cette manière de voir est exacte, les roches d’Anticosti deviennent alors très-intéressantes, parce qu’elles nous procurent, avec une grande perfection, une faune jusqu’ici inconnue à la paléontologie de l’Amérique septentrionale. En songeant à la grande épaisseur des sédiments entre les groupes de la rivière Hudson et de Clinton, on se convainc que leur déposition a occupé un laps de temps considérable ; et comme le conglomérat d’Onéida n’est pas fossilifère, et que le grès de Médina ne fournit que quelques espèces peu marquées, nous avons été jusqu’à présent presque sans moyens de connaître l’histoire des mers américaines de cette époque. Les fossiles de la partie moyenne des roches de l’Anticosti remplissent exactement cette lacune, et nous procurent les matériaux nécessaires pour relier le groupe de la rivière Hudson à celui de Clinton, par les lits de passage, contenant les fossiles caractéristiques des deux formations, associés à plusieurs espèces nouvelles qui ne se présentent ni dans l’un ni dans l’autre de ces groupes. »

Au nombre des découvertes faites par M. Richardson, se trouvent certains fossiles, désignés par M. Billings sous le nom de genre beatricea. Ils ont, dit-il, la forme d’arbre, et furent recueillis, par le premier, dans les terrains siluriens inférieurs et moyens de l’île. Ces plantes, d’après la description de ce savant voyageur, se composent de tiges presque droites, d’un pouce à quatorze pouces de diamètre, perforées sur toute l’étendue par un tube cylindrique et presque central ; en dehors de ce tube se