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LE GOLFE SAINT-LAURENT.

maintien de la paix, et Sir Hovenden Walker s’empresserait de revenir, non toutefois sans avoir attaqué Plaisance, dans le cas où la saison lui permettrait d’approcher de Terreneuve. Enfin, comme de tout temps il y a eu une pointe de commerce dans les guerres anglaises, sa gracieuse Majesté terminait en disant, qu’une fois ces hauts faits accomplis, l’amiral licencierait les transports dont le service pouvait se passer, et leur donnerait pour mission d’aller dans les îles et les ports du continent américain y prendre cargaison, et alléger d’autant la taxe publique, tout en faisant le bénéfice du Commerce et de la richesse nationale.

Muni de ces instructions royales, l’amiral Sir Hovenden Walker s’empressa de se rendre à Portsmouth, puis à Spithead, où l’attendaient des vents contraires, des calmes plats, des accidents de mâture, enfin toute cette série de contre-temps qui s’abattent sur une escadre à voile, et retardent l’appareillage du jour au lendemain.

Une journée, c’étaient les officiers de la flotte qui n’avaient pas encore reçu l’ordre d’obéir à l’amiral, et ne voulaient écouter que Sir Edward Whitaker, plus ancien que lui. Le lendemain, c’était l’impossibilité d’obtenir un transport pour aller chercher l’infanterie de marine à Plymouth. Puis, les vaisseaux n’avaient pas les garnitures d’ancre nécessaires : le gros temps s’en mêlait, et la mer devenait trop forte pour embarquer les mortiers de siège. S’il ventait bonne brise, les navires n’étaient pas encore suffisamment approvisionnés. S’ils regorgeaient de vivres, au moment d’appareiller un grain fondait sur la frégate le Devonshire, et lui rasait tous ses mâts de hunes, pendant qu’une seconde frégate, le Swiftsure, perdait ses mâts de perroquet. Le grain