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la course. — délivrance.

sur le sol et continue ma course désespérée.

Mes persécuteurs avaient été témoins de cette courte lutte, et ils se hâtaient pour venir au secours de leur camarade, mais ils étaient trop éloignés, et quand ils arrivèrent, ils ne trouvèrent plus qu’un cadavre.

Ils s’arrêtèrent et poussèrent des cris de rage, je profilai de ce précieux délai, et gagnant la lisière d’un bois de cotonniers qui bordait la rivière, je me jetai à l’eau ; j’en suivis le courant et je fus entraîné vers une île voisine, au bout de laquelle les crues avaient amoncelé une si grande quantité de bois flotté, que cet amas formait un immense radeau sous lequel je plongeai. Je nageai jusqu’à ce que je fusse assez heureux pour trouver entre des troncs d’arbres flottants une place où je pusse respirer un instant.

Les branches et les arbustes formaient au-dessus de ma tête un abri qui s’élevait à plusieurs pieds du niveau de l’eau.

J’avais à peine eu le temps de rassembler mes idées, lorsque j’entendis mes ennemis qui arrivaient sur le bord de la rivière en criant et en hurlant comme une légion de démons. Ils se lancèrent à la nage vers l’île sous laquelle j’étais blotti. Lorsque par les interstices des branches