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le rapide. — le costume.

bout desquels je me trouvai près des restes d’un feu qui paraissait avoir été allumé quelques jours auparavant. Les ossements et les débris de chair de buffle qui jonchaient le sol me donnèrent à penser que des boucaniers[1] s’étaient arrêtés à cette place. Mais, hélas ! ils étaient partis.

Je me jetai avec découragement sur un amas d’herbes sèches qui sans doute leur avait servi de lit, et malgré ma profonde tristesse, la nature fut plus forte que les souffrances affreuses que j’endurais et je m’endormis profondément.

Le matin, les rayons brûlants du soleil m’ayant réveillé, j’eus d’abord quelque peine à rassembler mes idées, mais bientôt l’horrible vérité m’apparut tout entière ; je me retrouvais nu, blessé, seul, abandonné sur une terre inconnue, et partout où mes regards se portaient, je n’apercevais qu’une immense solitude au delà de laquelle habitaient sans doute des peuples encore plus cruels que les bêtes féroces.

Sous le poids de ces tristes réflexions, je baissai la tête, lorsque mes yeux furent soudain frappés par un objet brillant.

Je me précipitai en avant. Ô bonheur inespéré !

  1. On appelle ainsi des chasseurs de buffles qui préparent les peaux de ces animaux et fument leur chair.