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Page:Faucon - Le petit trappeur, 1875.djvu/121

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chap. xii. — la vallée. — les castors.
sistance, mais encore qui pouvait servir à me défendre si je me trouvais de nouveau en présence des Indiens, ce que je ne désirais guère.

Je commençai par faire usage de ma nouvelle arme et je ne fus pas trop maladroit ; la seconde flèche que je lançai perça de part en part une espèce de poule d’eau au moment où elle prenait son vol.

La plumer, la vider fut l’affaire d’un moment, et pour la première fois depuis ma séparation d’avec mon pauvre Lewis, je songeai à faire du feu pour rôtir mon gibier.

Quoique le froid des nuits me fût très-sensible, je n’avais pas encore osé allumer du feu, de peur que la fumée ne fût aperçue de loin ; mais j’étais rassuré par la distance que j’avais mise entre mes ennemis et moi, et je me hasardai.

J’eus bientôt trouvé un silex qui avait presque la transparence d’une agate, et à l’aide de mon couteau et d’un tas de feuilles desséchées, j’obtins rapidement une belle flamme claire que j’entretins avec des broussailles.

J’attachai mon oiseau à une branche d’arbre au moyen d’un fil d’agavé, et je vis bientôt mon dîner en expectative se dorer en tournant devant le foyer de ma cuisine en plein vent.