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chap. xii. — la vallée.

Ce fut un délicieux repas, et après quelques heures de repos je me sentis tout disposé à me remettre en route. J’étais encore trop voisin de la rivière et je voulais en remontant vers le nord arriver à rencontrer quelques trappeurs européens qui pussent me renseigner sur les moyens à prendre pour gagner Saint-Louis.

Je me disposai donc à partir.

Mon équipement était des plus singuliers. Je songeais à la stupéfaction du baron et de Stanislas, et au fou rire qui se serait emparé de la gentille petite Berthe, s’ils avaient pu me voir dans un tel équipage.

Outre mes mocassins et ma blouse de peau de bison qui avait à peu près la souplesse d’un tablier de brasseur, je m’étais taillé une espèce de manteau qui descendait jusqu’aux genoux et qui devait me servir de matelas ou de couverture suivant l’occasion.

Je portais sur le dos une paire de mocassins de rechange et un carquois fait de deux morceaux d’écorce rattachés ensemble, dans lequel j’avais mis ma collection de flèches ; mon couteau était attaché à ma ceinture et j’avais à la main droite un fort bâton de houx, auquel tenait encore une partie de la souche et qui pouvait être considéré