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chap. xii. — la vallée. — les castors.

En entrant dans la riante vallée dont j’ai parlé et qui semblait placée sous mes pas pour m’engager à y rester quelque temps, je remerciai Dieu de ce signe visible de sa protection et j’établis mon campement près du ruisseau, au pied d’un arbre gigantesque qui projetait au loin son ombre protectrice.

Je pris le parti d’y demeurer un certain temps et de faire quelques explorations aux environs, autant pour satisfaire mon goût pour l’histoire naturelle que pour découvrir des traces de trappeurs.

Le lendemain matin, après avoir fait un repas substantiel composé d’un écureuil gris et d’une espèce de pluvier que je fis rôtir, de patates cuites sous la cendre et de l’eau fraîche du ruisseau, je me mis en route et dirigeai mes pas en dehors de la vallée. À peu de distance je retrouvai le ruisseau et le remontai pendant près d’une heure.

Arrivé à un endroit où la rivière s’élargissait, je fus très-étonné en apercevant un barrage composé de troncs d’arbres et de branches entrelacées, reliées avec de la terre, formant une espèce de batardeau qui retenait les eaux en amont ; un clapotement que j’entendais dans l’eau me fit éprouver une certaine appréhension, et je me cachai derrière les buissons.