Page:Faucon - Le petit trappeur, 1875.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
chap. xiv. — les bisons.

pour l’éventrer et pour l’écraser sous ses pieds.

À l’instant où l’Indien tombait, je courus de toute la vitesse de mes jambes ; mais je ne pus arriver assez à temps pour empêcher le premier acte de vengeance de l’animal furieux.

Je vis le malheureux chasseur décrire en l’air une courbe et aller tomber comme une masse devant son ennemi qui accourait pour le broyer.

Déjà le bison baissait la tête pour mieux présenter les pointes de ses cornes, quand j’arrivai derrière lui en poussant un cri qui lui fit éprouver un instant d’indécision ; mais si court que fût cet instant, il me suffit pour lui trancher d’un vigoureux coup de couteau le jarret de derrière. Il poussa un mugissement de douleur et de colère, chancela, tomba sur le côté, essaya de se relever et retomba de nouveau épuisé.

Je profitai de ce moment pour terminer rapidement son agonie, et d’un coup de lame adroitement donné entre la base du crâne et la première vertèbre cervicale, j’arrêtai les souffrances de la pauvre bête. Elle fit un soubresaut et retomba inanimée ; elle était morte.

Tout ceci avait été fait en bien moins de temps qu’il n’en faut pour le raconter.

Je courus de suite à l’Indien, qui paraissait être