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chap. xviii. — combat.

leurs hurlements me paraissaient quelque chose de si étrange que d’abord je restai immobile comme si j’eusse été changé en pierre.

Un spectacle horrible et bizarre à la fois apparaissait à mes yeux.

Les Sioux s’étaient rapidement formés en demi-cercle et cherchaient à nous envelopper ; mais le Grand Aigle avait compris le danger, et par un mouvement promptement ordonné et rapidement exécuté, la ligne des Sioux fut obligée de se replier sur la gauche pour éviter d’être prise en flanc.

À partir de ce moment la mêlée devint générale. On n’entendit d’abord que les coups de fusil accompagnés de hurlements horribles ; puis, chacun prit son tomahawk et s’élança en le brandissant avec fureur sur l’adversaire que le hasard avait placé devant lui.

Aux premiers coups de feu j’avais repris mon sang-froid, et, excité par l’odeur de la poudre, je m’élançai dans la mêlée.

Un Sioux d’une taille élevée, au regard féroce, couvert d’un tatouage bizarre m’avait aperçu, et poussant son cheval par le travers du mien, il me porta un coup de son tomahawk qui, grâce à la volte que je fis faire à ma monture, m’effleura