le bras sans m’atteindre ; le Sioux s’était élancé avec tant de rapidité que son cheval fit encore quelques pas ; au moment où il allait revenir sur moi je tirai mon coup de fusil que j’avais conservé ; il roula par terre en me lançant un regard terrible et expira.
Cette première victoire avait augmenté mon ardeur, je saisis le tomahawk pendu à ma selle et je courus sur les traces du Grand Aigle dont j’apercevais les plumes élevées de la coiffure à quelque distance de moi.
Un carnage horrible avait lieu autour de lui et de deux Aricaras entourés par les Sioux ; on voyait à terre les corps sanglants de plusieurs de nos Indiens qui avaient perdu la vie en défendant leur chef.
Le Grand Aigle, digne du nom qu’il portait, le regard étincelant de fureur et d’intrépidité, semblait braver la mort qui le menaçait de tous côtés. Son tomahawk s’abaissait à chaque instant ; manié par un bras robuste, chaque fois il se relevait sanglant et un Sioux roulait sur le gazon pour ne plus se relever.
Au moment où j’arrivai au galop, ses forces commençaient à s’épuiser, un de ses défenseurs venait d’être blessé d’un coup de couteau. Avec