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chap. xix. — retour triomphal.

Aussi, le quart de la journée était déjà passé sans que rien annonçât la marche triomphale des Peaux-Rouges.

Pendant ce temps un profond silence régnait dans le village. Un grand nombre des habitants étaient allés au-devant des vainqueurs ; les autres restaient dans une muette attente, toutes les occupations étaient suspendues, et excepté les femmes chargées de préparer le repas des guerriers, personne ne se montrait. Les enfants eux-mêmes semblaient craindre de troubler ce solennel recueillement.

Vers midi, on entendit un mélange de voix et d’instruments annonçant que le cortège était en marche. Quelques vieillards et plusieurs femmes quittèrent leur wigwam pour aller recevoir les vainqueurs aux limites du village.

Ce fut un spectacle à la fois bizarre et pittoresque, lorsque je les vis apparaître derrière une colline et la monter à pas lents qu’ils réglaient en cadence sur leurs chants et sur leurs sauvages instruments.

Les étendards de guerre composés de dépouilles d’animaux flottaient au souffle du vent ; les plumes, les peintures et les ornements d’argent dont les guerriers étaient parés, jetaient des