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chap. xix. — retour triomphal.

à l’expédition étaient vêtus de leurs habits de cérémonie, et des hérauts d’armes allaient d’un wigwam à l’autre répétant à haute voix les péripéties du combat et les hauts faits des guerriers.

Au milieu de cette fête bruyante, j’entendis d’étranges sons partir des collines environnantes ; m’étant informé de ce que ce pouvait être, un Indien me répondit que des femmes pleuraient la perte des guerriers morts. C’étaient les mères, les veuves et les filles de ceux qui avaient succombé sous les coups des Sioux. Elles s’étaient retirées dans la solitude afin de pouvoir se livrer à toute leur douleur.

Les réjouissances durèrent jusqu’au soir, et si les Sioux étaient venus attaquer la tribu, je ne sais pas trop ce qui serait advenu.

Le jour suivant, au lever de l’aurore, je fus éveillé par le Grand Aigle, qui entrait dans ma hutte pour m’inviter à venir assister aux funérailles. Je le suivis ; et parvenu au milieu du village, je vis toute la tribu assemblée, non plus comme la veille dans la joie du triomphe, mais assise dans un profond silence et représentant une nation en deuil.

Au moment où nous arrivâmes, les corps des dix-huit guerriers morts étaient déjà confiés à la