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funérailles.

terre, et il ne restait plus que celui du jeune Indien qui avait succombé sur le seuil de sa hutte.

Il était assis comme s’il eût été vivant, le corps placé dans une attitude noble et imposante et revêtu de ses plus magnifiques vêtements. Une couronne de plumes d’aigle était placée sur sa tête ; des colliers, des bracelets, des médailles couvraient son corps de leur brillante parure, mais son œil terne et ses traits décomposés portaient trop visiblement la marque de la mort pour qu’on pût s’y méprendre.

À ses pieds étaient sa lance et son bouclier ; sur ses genoux son arc et ses flèches ; près de lui son cheval, caparaçonné comme pour aller à la guerre, attendait l’instant d’être immolé sur sa tombe. Il semblait comprendre la douleur universelle, car il tenait la tête basse et jetait de tristes regards sur le cadavre de son maître.

Un vieillard se leva et prononça lentement ces mots :

« Frères, le Manitou avait besoin d’un grand guerrier, il a appelé à lui un de ses fils, et notre frère est parti pour la grande prairie. Sa vie a passé rapide comme la marche du soleil, mais elle a été plus brillante que le père du jour à son midi. Il était la panthère de la tribu, sa