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visite aux aricaras.

distance, les buffles commencèrent à s’émouvoir, et une antilope étant partie avec la rapidité d’un éclair, ce fut un signal d’alarme pour ces animaux. Ils commencèrent à se lever en poussant des mugissements qui ressemblaient au bruit d’un tonnerre lointain ; la terre tremblait sous leurs pieds et pour celui qui n’était pas habitué à ce spectacle, c’était vraiment effrayant.

Quant à nous, qui cent fois avions assisté à pareille chasse, cette vue ne fit que redoubler notre ardeur et nous lançâmes nos chevaux au galop en faisant tourner le lasso au-dessus de nos têtes.

Toutes les fois que nous pouvions joindre un bison à portée du jet, les balles de notre lasso sifflaient et allaient s’enrouler en tournoyant autour des cornes ou des jambes de l’animal. Vainement il essayait de se débarrasser, il roulait sur la terre, et là, il était achevé à coup de lance ou de massue.

Cette chasse demande beaucoup de sang-froid, d’adresse et surtout une grande habitude, car les buffles rendus furieux par la vue du sang et les mugissements de leurs compagnons blessés, courent de tous côtés, et malheur au chasseur qui se rencontre sur leur chemin, lui et son cheval sont aussitôt renversés, éventrés à coups