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évasion.
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Pieds-Noirs devaient veiller toute la nuit sur leur prisonnier.

Le Jaguar me fit placer la figure tournée du côté du feu et en passant derrière le tronc pour nouer les cordes, il me dit doucement à l’oreille : « Que mon frère pâle fasse attention au chant de la chouette des rochers : » puis il rentra dans le village.

Trois heures à peu près s’étaient écoulées et le silence le plus grand régnait autour de moi : le feu que j’avais devant moi était presque éteint, et les Indiens qui étaient venus deux ou trois fois regarder les cordes qui m’attachaient avaient fini par céder à la fatigue et s’étaient endormis.

J’avais la tête penchée sur l’épaule et je feignais un profond sommeil qui avait rassuré mes gardiens, quand j’entendis au loin le cri de la chouette. J’ouvris doucement les yeux ; tout était calme, les Indiens dormaient toujours.

Le cri se fit entendre une seconde fois, mais à peu de distance. Quelques minutes après je sentis un mouvement derrière le tronc, la corde qui me retenait venait d’être coupée. Je contournai lentement et sans me relever de la base de l’arbre et en quelques secondes je me trouvai de l’autre côté. Le Jaguar était là ; il trancha