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La révulsion diffère-t-elle de la, dérivation ?… Voici l’opinion de Galien : « On détourne, dit-il, le sang, et on l’attire vers d’autres points, tantôt par une dérivation vers le voisinage, tantôt par une révulsion vers les points contraires ; ce que les Grecs appellent dans le premier cas parocheteusin, dans le second antispasin. Car ce sont là des moyens inventés par Hippocrate contre toute évacuation immodérée. Par exemple, attire-t-on vers les narines ce qui s’évacue-par la gorge, c’est une dérivation vers le voisinage ; l’attire-t-on vers le siège, c’est une révulsion. De même, les flux par le rectum : nous les dérivons par la vulve, nous les révulsons par le vomissement. Car c’est ainsi que la nature elle-même à coutume d’agir. »

L’école de Montpellier a conservé cette distinction : Bérard, Alquié, Quissac, Marotte, Pécholier, a l’exemple d’Hippocrate, de Galien. et de Barthez s’en montrent partisans, malgré l’opinion générale qui tend à confondre ces deux notions. Jules Guérin prend une opinion mixte : d’après lui, la révulsion consisterait en une action irritante, passagère, agissant par conséquent sur l’élément solide du corps, tandis qu’une évacuation d’humeurs constituerait la dérivation. C’est un essai de conciliation qui ne peut être adopté. « Il est évident, dit Alfred Luton, que, si l’arbitraire suffisait pour définir les mots, il y avait là une base de transaction toute trouvée. » Cazenave, Luton, confondent la révulsion et la dérivation. Maurice Baynaud est aussi d’avis de confondre les deux termes, qui ne représentent pour lui qu’une chose. S’il nous était permis de nous ranger dans un camp, nous serions avec ces