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NOTES.

(a) Un neveu de Pascal, M. Périer, avait communiqué à Leibnitz plusieurs manuscrits de Pascal, relatifs aux coniques, et lui avait demandé s’ils étaient assez achevés pour être publiés, et dans quel ordre ils devraient l’être. La réponse de Leibnitz (lettre du 3o août 1676) exprime la plus haute estime pour ces travaux de Pascal, et presse M. Périer de les donner au plus tôt au public. « Je souhaiterais, lui dit-il en terminant, de pouvoir vous donner des marques plus convaincantes de l’estime que j’ai pour vous et de la passion que j’ai pour tout ce qui regarde feu M. Pascal. »

(b) L’originalité scientifique de Pascal consiste beaucoup moins, ce nous semble, dans le nombre et l’importance des découvertes qu’il a faites, que dans la perfection de la méthode qu’il a employée dans l’étude des sciences. Il a porté la puissance de démonstration et de déduction jusqu’à ce degré où elle devient une véritable invention. De plus, il a fait voir avec Descartes que l’autorité de la raison et de l’expérience est souveraine dans les sciences mathématiques et naturelles ; enfin, il a professé le progrès indéfini de l’esprit humain en ce qui concerne les mêmes sciences. Ces vérités sont vulgaires aujourd’hui ; elles étaient neuves et hardies pour les contemporains de Pascal : les proclamer de son temps, c’était rendre plus féconde et plus prompte la rénovation scientifique qui s’accomplissait alors Europe.

Quant à l’examen détaillé des travaux mathématiques de Pascal, il échappait à notre compétence sur divers points, et nous avons pensé, d’ailleurs, qu’il n’avait point été exigé par l’Académie, dont le programme était ainsi conçu : « L’Académie propose aujourd’hui l’éloge de Pascal, de ce grand