Page:Faure - De la race de Salers et de son amélioration.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 46 —

vais faire connaître. Je dois dire que les soins dont ces dernières sont l’objet, ne peuvent guère être favorables à l’amélioration. En effet, le régime de l’hivernage qui coïncide avec l’époque de la gestation, est insuffisant, surtout pendant les années de sécheresse. Il n’y a que les fermes bien tenues qui prévoient ces éventualités et les évitent ; mais elles ne sont pas les plus nombreuses, et on oublie trop ce vieux proverbe du pays « le fromage se fait l’hiver » ce qui veut dire nourrissez bien pendant l’hiver pour avoir beaucoup de lait pendant l’été. Les mères mal nourries pendant cette saison, ne peuvent fournir au fœtus les éléments nécessaires à son organisation ; il faut les herbages pour leur donner l’alimentation qu’exige leur état, les réorganiser et leur fournir les moyens d’avoir du lait pour les nourrissons, qui souffrent encore des mauvais soins dont leurs mères ont été l’objet pendant la gestation.

Il ne faut pas toujours attribuer à la sécheresse le mauvais état des animaux ; car il est souvent la faute des éleveurs qui ont un trop grand nombre de sujets ; ayant en vue l’industrie fromagère, pour celà ils multiplient les vaches laitières. Ne vaudrait-il pas mieux avoir moins de vaches et les nourrir plus abondamment ? Je me hâte de répondre par l’affirmative, il arriverait alors que leur état serait meilleur, et bien qu’en nombre inférieur, elles donneraient des produits de qualités supérieures et beaucoup plus de lait. Les exemples ne manquent pas à l’appui de ce que j’avance ; ainsi aux environs de Salers il existe des propriétés où 35 ou 40 vaches