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Page:Faure - Encyclopédie anarchiste, tome 2.djvu/104

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œuvre détournée de son but par une partie des esperantistes eux-mêmes. Vint 1914. Le Congrès devait se tenir à Paris, au début d’août. Zamenhof avait projeté de réunir, à l’issue du Congrès, une conférence des pacifistes ; les organisateurs du Congrès refusèrent de faire connaître son projet par crainte de représailles des chauvins qui, déjà, s’agitaient. Indigné et peiné, Zamenhof résolut de venir malgré tout à Paris et d’essayer, avec quelques amis, de préparer un Congrès de pacifistes en pays neutre.

Hélas ! Lorsqu’il arriva à Cologne, les hostilités commencées l’obligèrent à renoncer à son voyage. Toute la nuit, les passages de troupes sur le Rhin lui rappelèrent l’odieuse réalité. L’image de la guerre se dressait devant ses yeux. Il arrivait trop tard, lui et son rêve de paix et de fraternité universelles. Il sentit quelque chose se briser en lui. Il revint à Varsovie après un voyage épuisant de huit jours dans des trains bondés, sans pouvoir s’asseoir, sans presque manger, toujours accompagné par sa dévouée compagne. Il rentra dans son logis qu’il ne quitta plus ; la maladie de cœur qui, trois ans plus tard l’emporta, venait de se déclarer, lui imposant l’inaction.

Déchiré, torturé de voir son grand rêve d’amour et de fraternité démenti par la plus hideuse des boucheries, il osa encore espérer en l’avenir. Il s’employa à la préparation d’un Congrès de Pacifistes. Puis il élabora un projet de convention internationale européenne qui, dans sa pensée, devait garantir la paix. Mais la guerre se prolongeait. Il souffrait pour tous et son mal empirait. Comme si cela n’était pas suffisant, il fut frappé dans ses affections. La Révolution russe avait apporté un peu d’espoir. Mais il s’éteignit le 14 avril 1917, en pleine guerre, tué par elle, après avoir voué sa vie à la cause de la Fraternité universelle.

Bibliographie. — Des livres d’étude de l’Esperanto existent dans trente-neuf langues, à savoir, en :

Allemand, anglais, arabe, arménien, bulgare, catalan, chinois, croate, danois, espagnol, estonien, finnois, français, gallois, géorgien, grec, hébreu, hollandais, hongrois, islandais, italien, japonais, latin, letton, lithuanien, persan, polonais, portugais, roumain, russe, ruthène, serbe, slovaque, slovène, suédois, tchèque, turc, ukrainien, visaïen.

Le nombre exact des ouvrages publiés manque pour plusieurs pays. Voici cependant une liste assez intéressante :

Allemagne, 50 manuels, 18 dictionnaires.

Angleterre, 27 manuels, 8 dictionnaires.

Bulgarie, 13 manuels, 4 dictionnaires.

Espagne, 36 manuels, 9 dictionnaires.

Catalogne, 5 manuels, 2 dictionnaires.

Finlande, 10 manuels, 4 dictionnaires.

France, 38 manuels, 8 dictionnaires.

Hongrie, 22 manuels, 6 dictionnaires

Italie, 18 manuels, 5 dictionnaires.

Pays-Bas, 29 manuels, 5 dictionnaires.

Portugal, 11 manuels, 4 dictionnaires.

Tchéco-Slovaquie, 2 manuels officiels, 15 manuels, 6 dictionnaires.

Japon, 5 manuels, 2 dictionnaires.

Le Fundamento de Esperanto ou premier ouvrage de Zamenhof, traduit déjà par l’auteur en cinq langues : français, anglais, allemand, russe, polonais, est également paru depuis en : arménien, espagnol, juif-espagnol, flamand-hollandais, grec, hongrois, italien, roumain, tchèque, turc.

À cela, il faut ajouter des ouvrages pour une étude plus approfondie de toutes les ressources qu’offre la langue Esperanto parmi lesquels il faut citer :

Fundamenta Krestomatio, de L. L. Zamenhof.

Kursa lerno-libro, de Ed. Privat.

La elementoj de la vortfarado, d’E. Cefec.

Kondordanco de la vortoj de Ekzercaro, de A. Wackrill.

Enfin, des dictionnaires spéciaux qui sont des ouvrages fort intéressants :

Vortaro de Esperanto, de Kabe.

Plena Vortaro, de Émile Boirac.

Enciklopedia Vortareto Esperanto, de Ch. Verax.

Vocabulaire Technique et Technologique, de Ch. Verax.

Provo de Marista Terminoro, de Rollet-de-l’Isle.

Vade-Mecum de Internacia Farmacio, de Célestin Rousseau.

Pour la France, les manuels les plus répandus sont ceux de Th. Cart, Gabriel Chavet, Grosjean-Maupin, Demarcy, Aymonnier. Cependant, le Cours Rationnel et Complet d’Esperanto édité par la Fédération Esperantiste ouvrière, bien compris et très clair, se recommande à tous les ouvriers soucieux d’étudier la langue dans de bonnes conditions.

Les dictionnaires les plus pratiques et les plus simples sont ceux de Grosjean-Maupin :

Dictionnaire Usuel Français-Esperanto.

Dictionnaire Usuel Esperanto-Français.

Dictionnaire Complet Français-Esperanto.

Dictionnaire Complet Esperanto-Français.

Les autres dictionnaires sont :

Vocabulaire Français-Esperanto et Esperanto-Français de Th. Cart.

Dictionnaire Esperanto-Français de De Beaufront.

Dictionnaire Français-Esperanto de Gabriel Chavet.

Dictionnaire Complet Français-Esperanto et Esperanto-Français.

Un grand nombre de brochures de vulgarisation sur la langue internationale Esperanto ont été publiées dans tous les pays. En langue française, elles sont nombreuses, mais ces quelques-unes suffisent pour éclairer les camarades sur la question :

L’Esperanto et l’Avenir du Monde, de A. C. Laisant.

Les Anarchistes et la Langue Internationale Esperanto, de Chapelier et Gassy-Morin.

Où en est la question de la Langue Internationale ? de Archdeacon.

La Langue Internationale (Ce que tout militant doit savoir), de E. Lanty.

À ajouter une grosse brochure très intéressante grâce aux renseignements très précis qu’elle apporte :

L’Esperanto comme langue auxiliaire internationale, éditée par le Secrétariat de la Société des Nations.

Littérature Esperantiste. — Elle comprend évidemment beaucoup plus de traductions que d’originaux, cependant il est déjà possible de dresser une liste de ces derniers. Sans être complète, celle-ci donnera un aperçu.

D’abord, deux petits livres qui feront connaître les débuts de la langue Esperanto et aimer son auteur :

Historie de la lingvo Esperanto, de Ed. Privat.

La Vivo de Zamenhof, de Ed. Privat.

Puis, au hasard :

Cu li ? de Dr Valienne.

Kastelo de Prelongo, de Dr Valienne.

La Rompantoj, de F. Pujula Valjes.

Frenezo, de F. Pujula Valjes.

Misteroj de Amo, de Nadina Kolovra.

El la Proksima Oriento, d’Ivan Krestanov.

La Bulgara lando kaj popolo, d’Ivan Krestanov.

La hundo parolanta, de Daniel Eyquem.

Karlo, de Ed. Privat.

Tra l’silento (poèmes), d’Ed. Privat.

Ginevra, de Ed. Privat.

Abismoj, de Jean Forges.

Saltego trans l’armiloj, de Jean Forges.

Stranga Heredajo, de H. A. Luyken.