militaristes-antimilitaristes, nous avons également les parlementaristes antiparlementaires. Il n’est plus rare, au cours d’une campagne électorale, d’entendre des orateurs, communistes ou fascistes, reconnaître qu’il n’y a rien à faire au Parlement, qui est un foyer de corruption. Mais ajoutent-ils, les élections sont pour nous une occasion de créer une agitation favorable au développement de nos idées et aussi un moyen de nous compter et de connaître les forces dont nous disposons.
Fort bien, et l’argument mérite qu’on s’y arrête. Proposons donc à nos parlementaristes antiparlementaires de poursuivre leur action électorale, mais demandons-leur de n’accepter aucun mandat et de se refuser à siéger aux Folies-Bourbons. Ils refusent tout naturellement en objectant que les avantages pécuniers dont bénéficient les députés permettent à ces derniers de faire une propagande active en faveur du parti qu’ils représentent. Lorsque l’on sait ce que coûte une élection et ce que rapporte un mandat de député — nous ne considérons, évidemment, que les rétributions avouées — on se rend bien vite compte que ce dernier argument est ridicule, car les sommes fantastiques englouties durant les périodes électorales permettraient d’entretenir un nombre de militants propagandistes bien supérieur à celui des députés élus par la classe ouvrière.
Une élection n’est donc qu’un trompe-l’œil, les anarchistes l’ont dit, ils le disent encore, ils le répéteront sans cesse.
Il est vrai que les élections sont favorables à la diffusion des idées. Les libertaires ne l’ignorent pas et en période électorale, ils sont au premier rang dans la bataille, se dépensant afin de faire comprendre à leurs frères de misère tout le vide de l’action parlementaire. Ils veulent éclairer l’électeur.
« Qu’on tâche d’éclairer ces hommes », dit Urbain Gohier dans « La Révolution vient-elle ? », « de les améliorer, de les élever : ils vous soupçonneront, vous abreuveront d’outrages », « Mais la foire électorale ouverte, ils courent d’instinct aux charlatans les plus vils, aux malfaiteurs les plus cyniques. La bassesse les enchante ; plus les mensonges sont grossiers, plus avidement ils les gobent. »
Il est hélas trop vrai que la veulerie populaire lasse souvent le militant sincère qui se brise à la tâche et se sacrifie à une cause commune. Mais quoi, ne doit-on pas tenir compte de tout un passé d’esclavage empêchant le travailleur de s’instruire et de s’éduquer ? Le peuple vient à peine de s’éveiller, et si l’on jette un regard en arrière, si l’on considère tout le chemin parcouru depuis un siècle, on constate alors tous les progrès réalisés, toutes les transformations accomplies, tous les avantages arrachés petit à petit à la bourgeoisie rapace et jalouse de ses privilèges.
Bien des institutions barbares ont disparu. Les élections disparaîtront également un jour, car malgré tout, la méfiance a pénétré déjà dans le cerveau du travailleur, et c’est le commencement de la fin.
Poursuivons donc, anarchistes, notre œuvre, pour qu’enfin la raison saine et pure dirige l’humanité, et qu’avec les élections disparaisse le dernier esclave : l’électeur.
ÉLECTRICITÉ n. f. (du grec elektron, ambre). Propriété qu’ont tous les corps d’attirer, dans certaines circonstances, les corps légers environnants, d’émettre des étincelles, de causer des commotions sur les humains et sur les animaux.
Il y a deux sortes d’électricité : l’électricité vitrée (verre frotté avec du drap) positive, et l’électricité résineuse (résine frottée avec une peau de chat) négative.
Pratiquement, il y a deux sortes d’électricité :
1o L’électricité statique ;
2o L’électricité dynamique.
Électricité statique : C’est le phénomène produit en frottant un corps quelconque : si le corps est bon conducteur, l’électricité se manifeste sur tous les points ; s’il est mauvais conducteur, elle se manifeste seulement à l’endroit frotté.
Il existe quelques machines produisant de l’électricité statique. Ces machines sont composées, en principe, de disques de verre tournant entre des coussins en feutre ; telle la machine de Wimshurt. Ces machines servent, tout au plus, à des expériences de laboratoire.
Électricité dynamique : C’est la formation du courant. Dans un vase rempli aux trois quarts d’eau, acidulée, plongeons une lame de zinc et une lame de cuivre. La réaction chimique qui se produit entre l’acide et le zinc détermine un fluide électrique dont on admet l’existence, une sorte de poussée qui le dirige vers le cuivre et une sorte d’aspiration du côté du zinc. Le fluide tend donc à s’échapper par la lame de cuivre, tandis qu’il est attiré extérieurement et à travers l’espace, par la plaque de zinc. L’air ne se laissant pas traverser par le fluide, tout mouvement cesse bientôt ; mais, si l’on réunit le cuivre au zinc au moyen d’un conducteur de l’électricité, et si on branche en série sur un circuit un appareil spécial appelé galvanomètre, on voit l’aiguille dévier dans un sens ou dans l’autre, suivant le sens du courant. Le fluide s’écoule par le cuivre et rentre dans le vase par le zinc. Cette expérience suffit donc à nous amener à parler de mesure du débit et, par conséquent, de quantité d’électricité.
Quantité d’électricité est analogue à quantité d’eau. On la mesure par le travail produit qui est, évidemment, proportionnel à cette quantité. L’unité pratique de quantité est le « coulomb », qui met en liberté dans le voltamètre 0 mg. 0104 d’hydrogénés. Coulomb (1736-1806) est un physicien français, né à Angoulême. Il est l’inventeur de la balance de torsion.
Intensité : L’intensité d’un courant électrique est la quantité d’électricité que ce courant débite en une seconde. L’unité pratique d’intensité est « l’ampère ». L’ampère est un coulomb à la seconde. On emploie comme unité l’ampère-heure, qui est la quantité d’électricité fournie par un courant d’un ampère pendant une heure. Sous-multiple : le milliampère, qui est la millième partie de l’ampère. L’appareil de mesure servant à mesurer l’intensité se nomme ampèremètre.
Ampère (1775-1836) trouva les principes de la télégraphie électrique et découvrit la loi fondamentale de l’électrodynamique, d’après laquelle deux fils conducteurs, traversés par l’électricité, s’attirent ou se repoussent suivant que les courants s’y meuvent dans le même sens ou dans le sens contraire.
Corps bons conducteurs et mauvais conducteurs : L’électricité traverse la matière même des corps dits conducteurs de l’électricité. Les métaux sont généralement de bons conducteurs, tandis que les solides autres que les métaux sont mauvais conducteurs. Corps bons conducteurs : argent, cuivre, bronze, corps silicieux, etc. Corps mauvais conducteurs ou isolants : verre, porcelaine, caoutchouc, etc.
Les liquides, sauf le mercure, sont conducteurs de l’électricité ; mais ils offrent une plus grande résistance au passage du courant que les métaux.
Résistance : Les corps, même les meilleurs conducteurs, offrent toujours une résistance au passage du courant. On peut comparer le conducteur à une conduite d’eau et la résistance serait représentée par les parois de la conduite qui’empêchent l’eau de circuler.