Jetons un coup d’œil sur l’Angleterre, pays du libre échange par excellence, où l’expérience a été tentée et où, à nos yeux, les résultats furent négatifs, tout au moins en ce qui concerne la grande majorité de la population.
Très riche en pâturages, produisant peu de céréales et fournissant abondamment l’industrie du fer et de la houille, possédant le commerce le plus important du monde, la Grande-Bretagne n’est cependant pas un pays manufacturier. En dehors du tissage et de la grosse mécanique, elle faisait, il y a peu de temps encore, appel à l’extérieur et l’industrie de l’automobile, une des plus importantes du monde, y est toute récente. À peine avant la guerre, presque toutes les voitures étaient de provenance française ou allemande.
Possédant un empire colonial très étendu et le libre échange s’exerçant sur une grande échelle, la vie y était relativement bon marché, aucun droit ne venant frapper les marchandises importées. De cet avantage ne bénéficiait cependant qu’une partie de la population, car la production n’ayant pas besoin de bras, il y avait en Angleterre, un trop-plein de main-d’œuvre et le chômage y était intense.
De tout temps, il y eut en Angleterre une armée de sans-travail, formant un sous-prolétariat, et aussi éloigné de ce prolétariat que ce dernier l’est de la bourgeoisie.
Si l’ouvrier qualifié vivait relativement heureux, en comparaison de l’ouvrier français, par contre, l’éternel sans-travail menait une existence atrocement misérable.
Depuis la fin de la guerre, la situation n’a fait qu’empirer. Non seulement le libre échange est devenu un facteur de chômage, mais la devise britannique étant relativement élevée, le commerçant anglais a plus d’avantages à acheter ses produits dans les pays à monnaie dépréciée, et retire de ce fait le travail à son prolétariat national. De là la terrible crise qui sévit de l’autre côté de la Manche et qui se traduit par des conflits continuels entre le Capital et le Travail.
Nous venons de présenter brièvement sous deux aspects différents les conséquences du libre échange et nous avons d’autre part traité au mot « douane » du protectionnisme. Quel système est préférable ? Aucun, répondrons-nous. Il n’y a pas de solution générale et logique au problème posé de la sorte.
Si on demande à l’ouvrier anglais qui crève de misère pour que le commerçant anglais puisse acheter à bon marché des produits étrangers, il sera partisan du protectionnisme ; si l’on demande à l’ouvrier français qui souffre de la vie chère, il réclamera le libre échange ; d’un côté comme de l’autre, c’est comme si l’on demandait à un homme sain de corps et d’esprit s’il préfère qu’on lui coupe la jambe droite ou la jambe gauche.
Protectionnisme ou libre échange ne peuvent nous satisfaire, nous autres anarchistes. L’un comme l’autre sont des facteurs du capitalisme, déterminés par lui et que l’on applique tour à tour selon que les intérêts du capitalisme national sont liés à l’un ou l’autre de ces systèmes.
Le libre échange, pour nous, ne peut s’appliquer qu’en dehors des puissances d’argent et seulement lorsque le vil métal, qui est un objet de corruption, de vol, de rapine, aura disparu et ne servira plus d’intermédiaire entre les humains. Le libre échange, vraiment libre, existera lorsque la Société sera, non pas réformée, mais transformée totalement, et que le commerce des hommes ne sera pas un puits de richesse pour les uns et de pauvreté pour les autres.
Le libre échange ne verra le jour que lorsque se lèvera la commune libertaire, où chacun pourra travailler selon ses forces et consommer selon ses besoins.
ÉCHÉANCE. n. f. Terme auquel arrive à expiration une promesse. Date à laquelle doit être effectué un payement ou une dette. L’échéance d’un billet, l’échéance d’un fermage. L’échéance d’une lettre de change.
En matière commerciale ou financière, lorsqu’un effet porte comme date d’échéance : fin courant, ou fin février, mars, avril, etc…, l’échéance est le dernier jour du mois. Si ce jour est un dimanche ou un jour de fête légale, le billet est présenté le lendemain au débiteur. Dans la pratique, du moins en ce qui concerne Paris, un billet qui n’a pas été payé à sa présentation peut être sans frais retiré de la banque jusqu’au lendemain midi ; mais c’est une pure tolérance. Faire face à ses échéances. Être embarrassé pour ses échéances.
Shakespeare, dans sa célèbre comédie : Le Marchand de Venise, nous présente le Juif Shylock, prêtant 3000 ducats à Antonio, un riche marchand de Venise, à condition que ce dernier souscrive à cette clause terrible : de se laisser couper une livre de chair sur telle partie du corps qu’il plaira au créancier si la somme n’est pas réglée au jour de l’échéance.
Voici bien longtemps qu’on arrache au peuple sa chair et qu’on lui fait verser son sang. Il n’a cependant signé aucun billet. Mais tout a une fin et l’heure de l’échéance arrivera. Ce sera alors à la bourgeoisie et au capitalisme de payer leurs dettes et de répondre de toutes les misères qu’ils ont engendrées et dont a souffert toute l’humanité.
ÉCLAIRAGE. n. m. Action d’éclairer, de provoquer un éclat lumineux, de remplacer l’obscurité par la clarté. Un éclairage vif ; un éclairage douteux ; un puissant éclairage. Le meilleur éclairage est celui qui nous est fourni par le soleil ; mais, pour la nuit, le génie humain a dû avoir recours à la lumière artificielle.
Depuis le jour où Prométhée déroba le feu du ciel pour animer l’homme formé du limon de la terre, le mode d’éclairage a bien changé et même nos ascendants les plus directs resteraient interdits devant le flot de lumière qui inonde la vie moderne.
Les anciens utilisaient pour s’éclairer des torches de bois enduites de poix ou de résine, ou encore des lampes de formes diverses, en argile, en bronze, et parfois en argent ou en or, alimentées avec de l’huile. Bien que de forme différente, la lampe à huile et les chandelles de suif furent pendant de longs siècles les uniques modes d’éclairage, et il faut attendre le xviiie siècle pour voir apparaître une lampe à éclairage un peu plus intense. C’est en 1784 que le physicien suisse, Argand, inventa la lampe à double courant d’air, où la mèche plate est remplacée par une mèche cylindrique, au centre de laquelle peut passer l’air pour activer la flamme. Cette lampe fut plus connue sous le nom de Quinquet, nom du fabricant, que sous celui de l’inventeur.
Bien que la lampe à pétrole fut introduite en Europe vers 1860, ce n’est que cinquante ans plus tard que l’on vit disparaître la lampe à huile.
La lampe à pétrole est encore en usage de nos jours. Mais, dans les grandes villes, elle cède de plus en plus la place à l’éclairage au gaz et à l’électricité. C’est l’électricité qui triomphera de tous les autres modes d’éclairage, car il est le plus propre, le plus pratique et le moins coûteux. D’autre part, l’électricité se transporte avec une facilité remarquable et ne nécessite pas comme le gaz des conduits coûteux ; c’est ce qui permet aux grandes entreprises de fournir de l’énergie et de la lumière dans les petites communes, ce qui est presque impossible en ce qui concerne le gaz.
L’électricité nous donne différents genres de lumière :