pénible que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. »
« De même toutes les autres calamités qui ont fondu sur l’homme n’auront pas ici-bas de fin ni de trêve, parce que les funestes fruits du péché sont amers, âpres, acerbes, et qu’ils accompagnent nécessairement l’homme jusqu’à son dernier soupir. Oui, la douleur et la souffrance sont l’apanage de l’humanité, et les hommes auront beau tout essayer, tout tenter pour les bannir, ils n’y réussiront jamais, quelques ressources qu’ils déploient et quelques forces qu’ils mettent en jeu. S’il en est qui promettent au pauvre une vie exempte de souffrances et de peines, toute adonnée au repos et à de perpétuelles jouissances, ceux-là certainement trompent le peuple et lui dressent des embûches d’où sortiront pour l’avenir de plus terribles calamités que celles du présent. Il vaut mieux voir les choses telles qu’elles sont et, comme nous l’avons dit, chercher ailleurs un remède capable de soulager nos maux. »
Le remède ? Le voici tel que le donne ce Pontife :
« 1o Devoirs des ouvriers. — Il doit fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s’est engagé par contrat libre et conforme à l’équité… Il ne doit point léser son patron, ni dans ses biens, ni dans sa personne. Ses revendications mêmes doivent être exemptes de violences et ne jamais revêtir la forme de séditions. Il doit fuir les hommes pervers qui, dans des discours artificieux, lui suggèrent des espérances exagérées et lui font de grandes promesses qui n’aboutissent qu’à de stériles regrets et à la ruine des fortunes. »
« 2o Devoirs des patrons. — Être charitables — rien de plus. Et comment feraient-ils la charité s’ils n’étaient riches ? Aussi le Saint-Père a-t-il soin de spécifier :
« Nul assurément n’est tenu de soulager le prochain en prenant sur son nécessaire ou sur celui de sa famille, ni même de rien retrancher de ce que les convenances ou la bienséance imposent à sa personne. Nul en effet ne doit vivre contrairement aux convenances. (Saint-Thomas) »
Voici comment l’Église résout la question sociale :
L’inégalité est nécessaire. — Le pauvre doit être fier de sa pauvreté. — L’ouvrier doit travailler. — Nul ne doit se révolter. — Le riche sera charitable autant qu’il aura plus qu’il ne peut dépenser : en bonne chère, grande vie, riches costumes, palais, etc…
Et le bon Dieu nous tient les mains,
Pendant qu’on fouille dans nos poches.
Mais les temps sont révolus où la Sainte Inquisition brûlait le philosophe. Avec l’Empire est mort son espoir de brûler encore le livre. On lâche du lest : En 1893 Léon XIII se rallie à la République. Mais quelle profonde duperie ! Le Pontife ne peut détruire quoi que ce soit de ce qu’ont fait ses prédécesseurs — infaillibles comme lui. Il se rallie à la République pour mieux l’étouffer. Que ceux qui conserveraient quelques doutes étudient l’enseignement des encycliques.
Que les hommes de science ne désertent pas l’arène où se joue l’avenir de la liberté de conscience. Nul effort ne se perd dans le temps. Le mouvement « moderniste » de la fin du xixe siècle et du début du xxe, est un encouragement inouï à ne pas désespérer.
Les méthodes expérimentales et rationnelles ont soulevé au sein même de l’Église catholique une tempête qui ne s’éteindra qu’avec la fin du catholicisme. Nous sommes sur la bonne voie.
Le pape Pie X publia l’encyclique Pascendi Domini Grégis, 8 septembre 1907, contre les « modernistes », dans laquelle nous relevons ces passages, dignes d’une sérieuse attention :
« Quant aux idées profanes, il suffira de rappeler ce
« …Il faut procéder avec la même vigilance et sévérité à l’examen et au choix des candidats aux Saints Ordres. Loin, bien loin du sacerdoce l’esprit de nouveauté ! Dieu hait les superbes et les opiniâtres. Que le doctorat en théologie et en droit canonique ne soit plus conféré désormais à quiconque n’aura pas suivi le cours régulier de philosophie scolastique ; conféré, qu’il soit tenu pour nul et de nulle valeur. Les prescriptions faites par la Sacrée Congrégation des Évêques et Réguliers, dans un décret de 1896, aux clercs séculiers et réguliers d’Italie, concernant la fréquentation des Universités, nous en décrétons l’extension désormais à toutes les nations. Défense est faite aux clercs et aux prêtres qui ont pris quelques inscriptions dans une Université ou Institut Catholique de suivre, pour les matières qui y sont professées, les cours des Universités civiles. Si cela a été permis quelque part, nous l’interdisons pour l’avenir. Que les évêques… »
Enfin, l’Encyclique Quas Primas sur la Royauté du Christ, du 23 décembre 1922, de Pie XI, vient bien à point pour rappeler au monde que l’Église catholique est toujours : avec les princes, contre les peuples.
« C’est à notre tour de pourvoir aux nécessités des temps présents, d’apporter un remède efficace à la peste qui a corrompu la société humaine. Nous le faisons en prescrivant à l’univers catholique le culte du Christ-Roi… La peste de notre époque, c’est le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles…
« …En imprimant à l’autorité des princes et des chefs d’État un certain caractère sacré, la dignité royale de Notre Seigneur ennoblit du même coup les devoirs et la soumission des citoyens… Si les princes et les gouvernants légitimement choisis étaient persuadés qu’ils commandent bien moins en leur propre nom qu’aux lieu et place du Divin-Roi, il est évident qu’ils useraient de leur autorité avec toute la vertu et la sagesse possibles… Alors on verrait l’ordre et la tranquillité s’épanouir et se consolider ; toute cause de révolte se trouverait écartée ; dans le prince et les autres dignitaires de l’État, le citoyen reconnaîtrait des hommes comme les autres, ses égaux par la nature humaine, même s’ils étaient par quelque côté des incapables ou des indignes ; il ne refuserait point pour autant de leur obéir quand il observerait qu’en leurs personnes s’offrent à lui l’image et l’autorité du Christ Dieu et homme. »
Et pour qu’on n’y oublie pas les Jésuites :
« Nous prescrivons également que chaque année, en ce même jour, on renouvelle la consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus… »