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ceci est sans importance, l’essentiel est que cette unité (le mètre pour les longueurs) « puisse être réalisée par des types comparables entre-eux et dont chacun reste comparable à lui-même ».

Un autre gros avantage de nos systèmes actuels, c’est que les multiples et sous-multiples des unités principales suivent la méthode décimale – ce qui n’est vrai que parce que notre système de numération est décimal – les multiples de l’unité portent les noms de l’unité précédés des préfixes : déca (da, en abrégé) qui veut dire dix ; hecto (h) = 100 ; kilo (k) = 1.000 ; myria (ma) = 10.000 ; hectokilog (hk) = 100.000 ; méga (rn) = 1.000.000. Les sous-multiples portent les préfixes : déci (d) = 0,1 ; centi (c) = 0,01 ; milli (m) = 0.001 ; décimilli (dm) = 0,0001 ; centimilli (cm) = 0,00001 ; micro = 0,000,001.

Cette multiplicité des multiples et des sous-multiples s’explique par le perfectionnement de nos appareils et de nos méthodes de mesure. Pour des mesures qui diffèrent tellement, nous employons des appareils différents ; par exemple, pour les longueurs le fil d’Invar sert à mesurer le kilomètre, le palmer est employé pour mesurer le millimètre et on mesure les microns avec l’appareil à franges de Fizeau.

Les méthodes de mesure peuvent être divisées en deux catégories : les mesures directes qui sont celles dans lesquelles on applique directement la définition de la mesure, c’est-à-dire dans lesquelles on recherche le nombre de corps unité qu’il faut juxtaposer pour constituer un système équivalent à la grandeur étudiée ; les mesures indirectes sont celles qui ne satisfont pas à cette condition. Nous faisons directement la mesure d’une longueur ; nous faisons une mesure indirecte lorsque nous calculons une surface après avoir mesure ses dimensions. Il est des mesures plus indirectes encore « consistant à ramener la mesure d’une grandeur à celle d’une autre qui soit une fonction déterminée de la première, c’est-à-dire qui lui soit rattachée par une loi dont nous connaissions la formule exacte. Parfois même, on est obligé de superposer l’intervention de plusieurs lois ».

La mesure se compose ainsi souvent de deux opérations : l’une physique, expérimentale, accompagnée de dénombrement ; l’autre qui est un calcul, l’application d’une ou de plusieurs formules. Ces deux opérations entraînent des erreurs que l’on s’efforce de rendre aussi minimes que possible, au moyen de procédés opératoires et de calculs, souvent fort compliqués et que nous ne pouvons exposer ici.



En pédagogie l’emploi de la mesure – qui est plutôt une sériation – a surtout pour but de parvenir à une appréciation moins subjective du rendement scolaire et de la valeur des procédés didactiques. L’emploi des tests (voir ce mot) est cependant encore loin d’être généralisé bien que les examens actuels soulèvent depuis longtemps des critiques nombreuses. Nous sommes encore éloignés de ce que Claparède a appelé « l’école sur mesure » (voir au mot : École). La plupart des ouvrages qui traitent de ces sujets s’adressent à des spécialistes de la pédagogie et sont ignorés de la grasse masse des instituteurs. J’en signalerai quelques-uns à la fin de cette étude ne pouvant m’attarder sur un sujet ardu qui n’intéresserait que peu de lecteurs de l’Encyclopédie.



Je serai presque aussi bref en ce qui concerne l’emploi de la mesure par l’enfant. Actuellement à l’école primaire quelques défauts sont à signaler.

D’abord on ne mesure pas assez. Les enfants font trop de calculs sur les longueurs, les surfaces, etc., sans opérer de mesures effectives.

On veut, en ce faisant, aller vite et éviter toute perte de temps ; en réalité, on enseigne des notions qui sont mal assimilées et on ne forme pas l’esprit. Pour former l’esprit il faut être moins pressé et, sans vouloir faire passer les enfants par toutes les étapes du progrès, il est bon de procéder à une récapitulation abrégée. Il est utile que les enfants se rendent compte, en les employant, de l’inconvénient des mesures naturelles, même étalonnées, et avant de leur faire calculer des surfaces, il est utile de leur en faire mesurer (avec un centimètre carré en papier pris comme unité de mesure, par exemple).

Enfin il faut éviter d’enseigner des erreurs (nous en avons signalé quelques-unes au cours de cet article) et s’efforcer de bien faire comprendre quels sont les avantages principaux de notre système actuel de mesures. – E. Delaunay.

Bibliographie. — Sur la mesure en général, nous conseillons de lire : H. Le Chatelier : Science et Industrie ; Ch. Guillaume : Initiation à la mécanique.

Sur l’emploi de la mesure en psychologie et en pédagogie : Dumas : Traité de psychologie (1er vol.) ; Claparède : Psychologie de l’Enfant et pédagogie expérimentale ; Claparède : Comment diagnostiquer les aptitudes chez les écoliers ; Pressey : Initiation à la méthode des tests ; Deçroly-Buysse : Introduction à la pédagogie quantitative ; Binet : Les idées modernes sur les enfants ; Simon : Pédagogie expérimentale ; {{Mlle Rémy : Un essai d’enseignement sur mesure ; J. Gal : Des faits à l’idée. – E. D.


MÉTALLURGIE n. f. (et MÉTAUX) (du grec métallon : métal et ergon : ouvrage). Les métaux, à l’exception de quelques-uns tels que l’or, l’argent, le platine, ne se trouvent pas dans la nature à l’état natif ou pur. Ils se rencontrent à l’état de combinaison avec des agents minéralisateurs. Ces composés naturels se nomment minerais. L’art d’extraire le métal du minerai et de le rendre propre aux multiples usages auxquels il est destiné prend le nom de métallurgie.

Technique. ‒ On emploie actuellement deux traitements pour extraire les métaux : 1° traitement chimique, par voie sèche ou par voie humide ; 2° traitement électrique.

Le traitement chimique est de beaucoup le plus utilisé. Comme il est le plus anciennement connu, on est arrivé, par des améliorations successives, à le doter d’un outillage considérable parfaitement au point. Il a, d’autre part, l’avantage d’être le plus économique.

Le traitement électrique n’est pratiqué que dans les régions où le courant électrique coûte très bon marché, et pour certains métaux seulement. Mais quel que soit le traitement du minerai, chimique ou électrique, le métal fourni par la première opération – sauf pour la fonte grise – n’est jamais pur. Pour l’affiner on lui fait subir un ou plusieurs autres traitements, chimiques ou électriques, qui différent avec la nature du métal.

Le fer. – La métallurgie du fer (sidérurgie) est, de toutes, la plus importante étant donné qu’on utilise ce métal dans toutes les industries, dans des proportions variables mais toujours considérables.

La chimie indique que le fer est un corps simple, mais pratiquement, dans l’industrie, cette appellation est étendue aux métaux combinés dont le fer est l’élément essentiel. La combinaison, en proportions plus ou moins grandes, du carbone, du silicium, du phosphore, du soufre, du manganèse, du nickel, de l’arsenic, de l’antimoine, du chrome, etc… avec le fer en modifie les propriétés et donne naissance à des métaux absolument différents, classés dans deux groupes principaux : 1° les fontes ; 2° les fers et les aciers.