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Page:Faure - Encyclopédie anarchiste, tome 3.djvu/216

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mètre et le myriamètre valant respectivement 10, 100, 1.000 et 10.000 mètres. Le mégamètre, utilisé en géodésie, vaut 1 million de mètres. Les astronomes emploie fréquemment l’unité astronomique, représentant la distance de la Terre au Soleil, soit 149.400.000 kilomètres. L’année lumière qui est la distance parcourue en un an par la lumière qui voyage à raison de 300.000 kilomètres à la seconde, soit 9 trillions 467 milliards de kilomètres, et le parsec (dérivé du parallaxe-seconde) qui vaut 3 1/4 année lumière, soit 31 trillons de kilomètres, sont des unités également employées en astronomie.

Les sous-multiples du mètre sont le décimètre, le centimètre, le millimètre valant respectivement le 1/10, le 1/100, le 1/1.000 du mètre. Les microbiologistes et les physiciens ont adopté des unités plus petites encore : le micron, millionième partie du mètre ; la millionième partie du millimètre et le tenth-mètre ou dix-millionième partie du millimètre.

Mesures de surface : Mesures servant à évaluer l’étendue considérée sous deux dimensions : longueur et largeur. L’unité principale est le mètre carré ou le carré qui a un mètre de côté. Les multiples du mètre carré sont le décamètre carré, l’hectomètre carré, le kilomètre carré valant respectivement 100, 10.000 ; un million de mètres carrés. Les sous-multiples sont le décimètre carré qui vaut le centième du mètre carré ; le centimètre carré qui vaut le dix-millième du mètre carré et le millimètre carré valant le millionième du mètre carré. Les multiples et les sous-multiples du mètre carré forment une suite d’unités qui sont de cent en cent fois plus grandes ou plus petites.

Les mesures agraires qui servent à évaluer des terrains de peu détendue ont une unité principale : l’are, valant un décamètre carré ; l’hectare, son seul multiple, égale cent ares ou un hectomètre carré ; le centiare ou mètre carré est le seul sous-multiple de l’are.

Mesures de volumes : Mesures servant à évaluer l’étendue considérée sous trois dimensions : longueur, largeur et épaisseur ou hauteur. L’unité principale est le mètre cube. Les multiples de ce dernier sont peu usités, ce sont le décamètre, l’hectomètre, le kilomètre et le myriamètre cubes. Les sous-multiples sont : le décimètre cube, le centimètre cube, le millimètre cube valant respectivement le millième, le millionième et le milliardième du mètre cube. Les multiples et les sous-multiples du mètre cube forment une suite d’unités qui sont de 1.000 en 1.000 fois plus grandes ou plus petites.

Le stère est l’unité principale employée pour évaluer le volume du bois de chauffage. Il vaut exactement un mètre cube et n’a qu’un multiple et un sous-multiple : le décastère valant dix stères et le décistère qui vaut la dixième partie du stère.

Les mesures de capacité : Ce sont celles que l’on emploie pour mesurer le liquide et les matières sèches. L’unité principale de capacité est le litre, dont la contenance égale un décimètre cube. Les multiples du litre, ainsi que ses sous-multiples s’expriment de la même façon que ceux du mètre et forment une suite d’unités de dix en dix fois plus grandes ou plus petites. Le litre est le volume d’un kilogramme d’eau pure prise à son maximum de densité et pesée dans le vide, (Définition théorique.)

Mesures de poids : Mesures dont on se sert pour peser. L’unité principale de poids est le gramme, qui représente le poids dans le vide d’un centimètre cube d’eau distillée prise à son maximum de densité, c’est-à-dire à la température de 4 degrés centigrades. (Définition théorique.)

Les multiples du gramme s’expriment comme ceux du mètre et du litre ; ils forment eux aussi une suite d’unités de dix en dix fois plus grandes. Dans le com-

merce et l’industrie, où souvent on a besoin de fortes pesées, on se sert du quintal qui vaut 100 kilos et de la tonne qui en vaut 1.000. Les sous-multiples du gramme expriment des unités de dix en dix fois plus petites que l’on obtient aisément en faisant précéder le mot gramme des termes latins que nous avons nommés.

Les monnaies se rattachent au système décimal, par le franc qui pèse cinq grammes et qui doit être formé de neuf parties d’argent et d’une partie de cuivre. Inutile d’ajouter qu’aujourd’hui cette convention est loin d’être respectée ; nos monnaies sont remplacées en majeure partie par des billets de banque et les rares pièces de monnaies encore en circulation sont loin d’être conformes à la définition primitive. Nous n’insisterons pas plus longtemps sur cette partie du système métrique.

La lecture de ce qui précède renseignera, mieux qu’une longue dissertation, sur les avantages du système actuel des poids et mesures. Un nombre déjà important de pays les ont compris et ont rendu le système métrique obligatoire sur leur territoire et dans leurs colonies, au moins pour les transactions officielles et publiques : Ce sont l’Allemagne, la République Argentine, le Chili, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Brésil, la Colombie, le Danemark, l’Espagne, la France, les Pays-Bas, l’Équateur, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Mexique, la Norvège, le Pérou, le Portugal, la Russie, la Roumanie, la Serbie, la Suède, le Vénézuela, la Suisse. D’autres en admettent seulement l’usage facultatif. Tels les États-Unis, la Grande-Bretagne et ses dépendances, l’Égypte, etc…

On comprend mal l’esprit particulariste, la routine ou l’amour-propre qui retiennent ces nations à des mesures incommodes et aux calculs compliqués, incomprises au dehors. Si, entre autres, les pays de langue anglaise entraient dans le groupe des nations ralliées au système métrique, un pas décisif serait fait vers la généralisation de ce système, car il deviendrait pratiquement mondial. Cette unification apporterait aux échanges internationaux, paralysés par des restrictions et des obstacles de tout ordre, des facilités profitables à tous les peuples. – Charles Alexandre.

Bibliographie. – Bigourdin : Le système métrique.


MICROBE n. m. (grec mikrobios, de mikros, petit et bios, vie). Le mot microbe, créé par le Dr Sédillot en 1878, fut appliqué, d’abord, à des organismes très différents, bien que tous également invisibles à l’œil nu. Puis il devint presque synonyme de bactérie. Utilisant des microscopes encore très imparfaits, Leenvenhoeck, au xviie siècle, avait découvert un grand nombre de ces vivants minuscules, dans les infusions végétales et les matières en décomposition. En 1773, grâce aux progrès survenus dans la construction des instruments d’optique, Müller donne une étude détaillée sur eux, en les désignant sous le nom d’infusoires. Ehrenberg publie, à leur sujet, en 1833, un ouvrage remarquable ; mais il continue de considérer tous ces êtres microscopiques comme des animaux. Un peu plus tard, Cohn et Nœgeli devaient les classer dans le règne végétal. Enfin Pasteur et Tyndall (précédés par Raspail) montrèrent le rôle énorme de ces animalcules, tant au point de vue médical qu’au point de vue industriel. Et, dès lors, l’étude des microbes sera l’une des branches essentielles de la science expérimentale. Pasteur démontra que, dans l’état actuel, la vieille formule de Harvey : omne vivum ex ovo (tout vivant sort d’un œuf), reste vraie. Non qu’il ait déclaré l’homme radicalement incapable de produire de la matière vivante, comme on le laisse croire d’ordinaire pour l’édification des bien-pensants ; dans une conférence faite à la Société Chimique de Paris, le 22 décembre 1883, il donne à entendre qu’il a tenté cette suprême découverte. Mais il établit que les liquides organiques, même les plus putrescibles, sont incapables de donner