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examine sont de deux espèces : l’oculaire et l’objectif. L’oculaire est ainsi appelé parce que c’est la lentille qui se place près de l’objet. Dans l’oculaire comme dans l’objectif, il y a plusieurs verres superposés. L’objectif donne une image réelle, renversée et amplifiée de l’objet que l’on étudie. L’oculaire est placé de telle sorte que l’œil qui regarde à travers, au lieu de voir l’image simplement agrandie par la première lentille, voit une image virtuelle de nouveau agrandie.

Les objets à examiner sont posés sur des lames de verre minces appelées lames porte-objets dont l’épaisseur est comprise entre 0, 9 et 2 mm. La préparation placée sur la lame doit très souvent être incluse dans un liquide ou un autre médium approprié et recouverte d’une autre lamelle de verre très mince de 0, 1 à 0, 2 mm d’épaisseur. La préparation ainsi apprêtée est posée sur la platine du microscope. Le trou percé au centre de la platine sert au passage de la lumière, car il est indispensable, dans la plupart des cas, que la préparation que l’on veut étudier soit fortement éclairée. À cet effet sous le plateau se trouve un miroir, plan d’un côté, concave de l’autre. On utilise généralement le miroir concave qui est mobile et on le dirige de façon que la lumière en passant par le trou de la platine vienne se concentrer sur l’objet à examiner.

Le microscope est un instrument dont la construction peut prendre les formes les plus diverses et dont les parties mécaniques et optiques sont dans une très large mesure susceptibles d’être remplacées par d’autres parties semblables. Il est indispensable que les diverses pièces constituant ce merveilleux moyen d’investigation soient interchangeables pour que le microscope puisse s’adapter aux différents usages envisagés.

Aussi les équipements des microscopes se distinguent-ils les uns des autres non seulement par le grossissement maximum qu’ils sont capables d’atteindre, mais encore par la forme de l’appareil d’éclairage et de la platine, par le nombre des objectifs et des oculaires et leur adaptation aux divers genres d’observations.

Grâce aux progrès réalisés dans l’optique par les constructeurs modernes, le grossissement qui dépend surtout de l’objectif, dépasse parfois 3.000 fois en diamètre. Il est difficile de se représenter un pareil grossissement, car grossir 3.000 fois un objet c’est agrandir 9.000.000 de fois sa surface. De telles amplifications diminuent de beaucoup la netteté des contours et la clarté des images. C’est pourquoi dans la majorité des cas, pour les études d’analyses, le grossissement dépasse rarement 1.000 diamètres, c’est-à-dire 1 million de fois la surface réelle de l’objet examiné.

Il est possible de rendre visible aux yeux d’un auditoire nombreux les merveilleuses révélations d’un microscope. Les constructeurs sont parvenus à disposer cet appareil de telle façon que l’image puisse être projetée sur un écran. Ces microscopes sont destinés à donner dans l’obscurité une image réelle, très amplifiée des objets transparents excessivement petits. L’objet vivement éclairé donne sur un tableau convenablement disposé une image éclatante et prodigieusement amplifiée, au point qu’un cheveu paraît avoir un décimètre d’épaisseur, que la griffe d’une puce soit grande comme la main (microscope solaire et microscope photo électrique).

L’ultra microscope, cette dernière et merveilleuse conquête de la science, dans lequel le champ visuel sombre est traversé latéralement par un rayon lumineux très intense permet de discerner des particules ayant un diamètre de trois à six millionièmes de millimètre.

Le microscope fut découvert au moment précis où l’humanité allait commencer une existence nouvelle, à l’époque où une renaissance intellectuelle allait en-

fanter plus de découvertes en trois siècles que l’humanité n’en avait fait depuis les temps historiques. La loupe fut connue la première. On en a découvert dans les ruines de Ninive. En Grèce et à Rome les graveurs sur pierre en faisait généralement usage. Le microscope fut inventé à peu près à la même époque ; le télescope en 1590, par l’opticien Zacharie Janssen, de Middlebourg, en Hollande. Cornélius Drebbel le perfectionna en 1610. Néanmoins il se passa bien du temps encore avant que l’usage du microscope se répandit et un siècle après son invention les savants continuaient à faire leurs observations avec de simples lentilles de verre. Ce n’est qu’en 1758, après la découverte de l’achromatisme et surtout depuis le milieu du XIXème siècle qu’on a porté sa construction à un degré de perfection aussi admirable qu’étonnant. Aujourd’hui le microscope s’est imposé dans tous les domaines de la science. Il sert au physicien comme au chimiste ; le biologiste l’emploie comme le médecin et le botaniste. Cette merveille de l’ingéniosité humaine nous a révélé le monde de l’infiniment petit, c’est grâce à sa merveilleuse puissance que nous devons les observations si curieuses des structures de la constitution organique végétale et animale, les découvertes si précieuses du monde des infiniment petits, les merveilles du royaume immense de la vie microscopique qui peuple de millions d’êtres une goutte d’eau, une feuille d’arbre et le tissu délicat de nos corps.

On donne aussi le nom de « microscope » à une constellation de l’hémisphère austral, située près du Sagittaire, juste au dessous du Capricorne. – Ch. Alexandre.


MIEL n. m. (du latin mel, d’où mellifère : plante mellifère, qui sécrète du miel). À certaines heures de la journée et dans des conditions favorables de température, les abeilles recueillent, sous forme de nectar, dans le sein des fleurs où il exsude, un liquide sucré qu’elles emportent, jusqu’à leur ruche, dans leur jabot. Dans ce premier estomac, sous l’influence de la salive et du suc gastrique, le nectar subit une digestion partielle. Dégorgé ensuite dans les alvéoles de cire, débarrassé de son excès d’eau par une active ventilation des insectes diligents, il devient cette substance onctueuse et parfumée qui est le miel ; produit connu de tous les peuples pour sa valeur nutritive et sa teneur en calories et possédant la propriété, grâce à sa transformation initiale, d’être éminemment digestible. Le miel emprunte également aux fleurs diverses qualités thérapeutiques.

D’abord liquide, sirupeux, lorsque l’apiculteur le tire des rayons où l’abeille l’a entreposé, le miel s’affermit ensuite et se solidifie. Plus ou moins rapidement selon la flore d’origine, il durcit et granule pour prendre enfin sa consistance et sa teinte définitives. Certains miels – c’est l’exception – demeurent onctueux et leur aspect primitif persiste avec le temps. Mais, émollient ou ferme, le miel possède au même degré les vertus alimentaires et médicinales qui l’ont fait apprécier dès la plus haute antiquité… Les différences d’arôme et de coloration des miels naturels dépendent uniquement de la prédominance, sous un climat et sur un sol donnés, des variétés de fleurs visitées par les abeilles. Avec les saisons et les régions où il est butiné varient ainsi le goût et la nuance du nectar.



Le miel a toujours joué un rôle important dans l’alimentation de l’homme et il a constitué de tous temps une de ses ressources nutritives les plus fréquemment mises à contribution. Certains peuples lui attribuaient une valeur telle qu’ils l’offraient aux dieux à titre de