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MOR
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Critique de la raison pratique ; Doctrine de la Vertu ; Principes métaphysiques du droit, etc… — Kropotkine : La morale anarchiste ; L’Ethique ; L’Entr’aide. — Etc…

Lombroso : L’Homme criminel. — G. Le Bon ; Psychologie de l’éducation, etc… — Leibniz : La monadologie. — Lubbock : Les origines de la civilisation. — La Rochefoucauld : Maximes et Réflexions morales. — Lalo : L’art et la morale. — Landry : Principes de morale rationnelle. — De Lanessan : La morale des religions ; la morale naturelle. — Lévy-Bruhl : La morale et la science des mœurs. — Letourneau. — Evolution de la morale. — Lavollée : Études de morale sociale. — Lalande : Morale pratique. — De la Laurencie : Ethique et esthétique. — Etc…

Malebranche : Morale. — Stuart Mill : L’utilitarisme. — Marion : Leçons de morale. — De la solidarité morale. — Summer Maine : L’ancien droit. — G. de Molinari : La morale économique. — Martha : Les moralistes ; sous l’empire romain. — Marceron : La morale par l’État. — Maeterlinck : Sagesse et destinée, etc… — Maxwell : Le Crime et la Société. — B. Malon : La morale sociale. — Etc…

Nietzsche : La généalogie de la morale ; Zarathoustra ; Humain, trop humain ; Le crépuscule des idoles ; La volonté de puissance, etc… — J. Novicow : La morale et l’intérêt dans les rapports individuels et internationaux. — J. Noël : L’athéisme, base rationnelle de l’ordre. — M. Nordau : La biologie de l’éthique. — Etc…

Platon : Protagoras ; Phèdre ; Gorgias ; Dialogues socratiques. — Pascal : Pensées. — Proudhon : Œuvres. — Pillon : La morale inductive et le principe d’utilité (Rev. philos. 1867) ; Critique philosophique. — Parodi : Le probl. moral et la pensée contemporaine ; Les bases psychologiques de la vie morale. — C. Piat : La morale du bonheur. — Docteur Pioger : La vie sociale, la morale et le progrès. — Palante : Les antinomies.

Queyrat : Le caractère et l’éducation morale.

J.-J. Rousseau : Émile ; Le contrat social. — Renan : Vie de Jésus. — Rambaud : Histoire de la civilisation. — Ravaisson : La philosophie en France au xixe siècle ; Mémoire sur le stoïcisme. — Rabier : Leçons de Philosophie. — Van der Rest : Platon et Aristote. — F. Rauh : L’expérience morale. — Rignano : Probl, de psychol. et de morale. — De Roberty : Le fondement de l’éthique ; La constitution de l’éthique. — Renouvier : La science de la morale. — Han Ryner : Véritables entretiens de Socrate ; Le fils du silence ; Le Père Diogène ; Les Paraboles cyniques ; La Sagesse qui rit ; Le Subjectivisme : Les Voyages de Psychodore, etc… — Rogatcheff : L’idole et sa morale. — Etc…

Stirner : L’Unique et sa propriété. — Sénèque : De vila beata. — H. Spencer : Qu’est-ce que la morale ; Les bases de la morale évolutionniste (The data of Ethics) ; De l’éducation intellectuelle, morale et physique ; Essais de morale, etc… — Schopenhauer : Le fondement de la morale ; Aphorismes sur la sagesse ; Le libre arbitre. — Spinoza : Éthique.— Secrétan : Philosophie de la Liberté. — G. Séailles : Les affirmations de la consc. moderne. — Docteur Sollier : Morale et moralité. — J. Simon : Le devoir ; La liberté. — Sidgwick : Les méthodes en morale. — Étudiants soc. rév. : Comment l’État enseigne la morale. — Etc…

Tolstoï : Œuvres sociales et religieuses. — Tylor : Civilisation Primitive. — Tissot : Principes de morale. _ J. Thomas : Principes de philosophie morale. — Thamin : Un probl. moral dans l’antiquité ; La casuistique stoïcienne. — Taine : De l’intelligence, etc… — Tarde : Les lois de l’imitation ; Transformation du pouvoir ; La philosophie pénale. — Etc…

Voltaire : Essais sur les mœurs ; Œuvres philosophiques. — Volney : La loi naturelle. — Vacherot : Science

et conscience ; Essais de philos. critique. — Vallier : L’intention morale.

Zeller : Philosophie des Grecs. — Etc…

Voir également, dans L’Encycl. les études suivantes : bien, mal, devoir, plaisir, utile, sympathie, etc…, et aussi : famille, mariage, mœurs, moi, sexe, sociologie, etc., ainsi d’ailleurs que tous les exposés ayant trait aux Systèmes philosophiques, religieux ou sociaux. Se reporter également, pour cette partie spéciale du problème moral aux articles et bibliographies de morale et éducation sexuelles (au mot : sexuel).


MORALITÉ : « La moralité consiste dans un certain ensemble d’idées, de croyances, de sentiments, de tendances naturelles ou acquises dont il est possible de déterminer les formes, les causes et les effets. »

« …On peut concevoir une sorte de morale sans moralité. Supposons, en effet, que la moralité humaine se montre à qui l’étudie dans la conscience et dans l’histoire comme un fait éminemment variable, susceptible de prendre les formes les plus diverses, contradictoires même, sans qu’on puisse démêler de loi fixe et générale qui permette d’expliquer ces variations. Dans cette hypothèse, il sera impossible de tirer de l’étude de la moralité aucune indication pratique : c’est la conclusion du scepticisme moral. Pourtant, même dans cette hypothèse, un art de vivre reste encore possible, mais à la condition d’en placer les bases en dehors de la moralité. »

« — Aristote enseigne que la moralité existe avant la morale et en dehors d’elle. — Épicure fait complètement abstraction de la moralité donnée dans la nature humaine et ne se préoccupe en aucune façon de la justifier ou de l’expliquer. — Le christianisme a donné pour base à la moralité, non la science, mais la foi ; non l’esprit, mais le cœur. » (Encycl.)

« — Rapport de la conduite avec la morale (moralité des actions). Mœurs (homme sans moralité). » (Larousse). Antonyme : immoralité (voir ce mot).

Dans un milieu social où une morale, règle (ou est censée régler), les actions des individus, est d’une haute moralité, celui qui vit (ou qui a l’air de vivre) en se conformant strictement aux lois qu’impose cette morale ; est sans moralité celui qui transgresse ces lois. Entre ces extrêmes s’échelonnent tous les degrés. La moralité a varié et varie selon les époques et les milieux. Le Carthaginois qui sacrifiait son fils au Dieu Moloch, le nègre qui mangeait son vieux père pour lui assurer une sépulture honorable ; le patriote qui est parti, en 1914, vers les frontières, plein de foi et d’ardeur étaient loin de se croire immoraux. Pour un amoral, pour celui qui « ne fait pas à autrui ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui fit », la moralité d’un individu a pour critérium sa loyauté. Je ne me permets pas de juger autrui lorsque ses actes n’ont, sur moi, aucune répercussion. Au nom de quoi me permettrais-je d’apprécier sa moralité lorsqu’il ne porte pas le moindre ombrage au libre épanouissement de ma personnalité ? Par contre, si je passe un libre contrat avec lui, il est indispensable que les modalités de ce contrat s’accomplissent loyalement de part et d’autre. Sans cela rien de possible… fors les rapports immoraux de la société présente.

On a, de tout temps, écrit pour moraliser les individus, c’est-à-dire pour créer ou renforcer en eux une moralité. Certaines œuvres comiques du moyen-âge portaient même le nom de moralités. Elles avaient pour but de « corriger les mœurs par le ridicule et de présenter non pas un vice particulier, un travers personnel, mais des travers et des vices généraux en rassemblant sur un même individu les traits épars qui caractérisent tel ridicule ou tel défaut, en créant