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Page:Faure - Encyclopédie anarchiste, tome 3.djvu/483

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OBS
1826

besoin de cette hypothèse. » Depuis, l’observatoire de Paris a été illustré par une innombrable pléiade de savants, tels Lemonier, Lacaille, Messier, Pingré, Delambre et, en tout premier lieu, par Laplace, l’auteur de la cosmologie moderne et Arago, le précurseur de Flammarion.

Au xixe siècle, les observatoires sortent, pour ainsi dire, de terre en Europe et en Amérique. Nous citons, par mémoire, en confondant, comme équivalents, les travaux astronomiques des peuples et des nations : L’observatoire de Dorpat, en Esthonie, fondé en 1802 et devenu réputé par la mesure des étoiles doubles de F. Struve avec l’équatorial de Frauenhofer. L’observatoire de Strasbourg, fondé en 1804, perfectionné en 1881. L’observatoire de Munich (1809), de Kinigsbry (1811), illustré par les travaux de Jones de Bessel. L’observatoire de Glasgow, en Écosse (1818), du Cap (1820). Les observatoires de La Caille, Gill et Finlay qui dressent la carte du ciel. Les observatoires de Bruxelles et de Ipres. Citons encore les observatoires de Cambridge, aux États-Unis, au Harvard Collège, un des observatoires les plus actifs du globe, sous la direction de E. Pickering, qui possède sa succursale à Azequipa, au Pérou, près du volcan Misti et qui s’occupe surtout de photographies du ciel. L’observatoire de Birr Castle, fondé en 1840, avec le fameux télescope de Lord Ross qui a découvert un grand nombre de nébuleuses. L’observatoire de Toulouse (1840), de Washington (1843), d’Athène (1843), Cordoba (1872), Meudon (1874), Lyon (1876), I’observatoire de Flammarion, à Juvisy, celui de Potsdam (1877, de Nice, en 1879 et de Dresde, en 1881.

Une mention spéciale de l’observatoire de Milan, à cause des fameux travaux de Sciaparelli sur les canaux de Mars.

Parmi les grands observatoires américains, méritent également une mention particulière ceux de Lick (lunette de 0 m. 91), Yerkis (lunette 1 m. 05), Louvel (télescope 1 m. 60), Mont Wilson (télescope 1 m. 52 et 2 m. 57), célèbres par leurs travaux photographiques.

Les observatoires les plus élevés de notre globe sont : ceux du Mont-Blanc, 4.810 mètres, Pikes Peak du Colorado, aux États-Unis, 4.322 mètres, Jansenblick, en Autriche 3.103, Etna 2.950, Pic du Midi 2.877, Sant’s (Appenzel en Suisse) 2.500, Monte Ginone (Apenins) 2.162, Mont Ventoux 1.960, le Pic d’Aigoul 1.567, Puy-de-Dôme 1.463 mètres.

Citons encore, pour conclure, l’essor merveilleux pris, depuis ces dernières années, par les sciences astronomiques dans la République des Soviets.

Les observatoires, avec leurs grands yeux braqués sur l’Infini, sont une véritable Révélation de l’Univers, de son unité constitutive. Aux « sportsmen » de l’astronomie qui nous parlent de voyages problématiques à travers notre système planétaire avec arrêts éventuels sur la Lune morte et sans atmosphère et sur Mars, planète vieillie et où l’air parait être aussi respirable que sur les sommets de l’Hymalaya, nous répondons : « Vos chevauchées sportives et vos fantasmagories d’un autre âge retardent sur le cadran de l’Uranographie. »

Olaf Roemer découvrit le premier, en 1675, que les éclipses des lunes de Jupiter retardent ou avancent d’environ 16 minutes et demie, selon que la planète géante de notre système se trouve en conjonction ou en opposition avec le Soleil. Cette constatation était la découverte de la rapidité du rayon lumineux, le diamètre de l’orbite terrestre étant d’environ 298 millions de kilomètres, il était, désormais, prouvé que la lumière parcourt 300.000 kilomètres par seconde. À cette donnée capitale vint s’ajouter, dès 1860, la découverte de l’analyse spectrale, qui assure définitivement la conquête scientifique de l’Univers en nous faisant toucher, pour ainsi dire, du doigt la constitution unitaire de

l’Univers, qui exclue les miracles et les divagations enfantines des premiers âges de notre humanité. — Frédéric Stackelberg.


OBSESSION n. f. L’homme est une mécanique joliment articulée, mais c’est une mécanique. Le rôle joué par l’automatisme dans sa biologie est énorme. N’en déplaise aux partisans de la Liberté, les faits les plus banals, ceux qui n’échappent pas même à l’observateur le moins sagace, contredisent ce dogme. Les billevesées de la métaphysique sont incompatibles avec les faits scientifiques. Les songe-creux et les rêveurs ont un langage auquel les observateurs du fait brutal ne peuvent s’accoutumer. Celui qui ne veut voir que le fait et qui ne se permet point les interprétations que l’imagination ou la poésie lui suggèrent, peut donner l’impression du prosaïsme, il n’en reste pas moins dans la seule vérité accessible. Nous laissons l’Au-delà aux gens pressés, à ceux que l’appétit du mystère accable de sa hantise. Existe-t-il ? Le sage répondra toujours qu’il n’en sait rien. S’il existe, en tout cas, il faudra qu’il se révèle sous une forme compréhensible. Bon gré mal gré, il lui faudra le contrôle de la science, plus ou moins armée des admirables progrès qu’elle entasse à pas de géant.

Ce prélude n’est pas un hors-d’œuvre. Car, le mot obsession recouvre précisément ce phénomène biologique qu’on a appelé l’automatisme, et cela dans sa forme psychologique la plus nettement caractérisée. Toute cellule faisant partie du formidable agrégat qu’est le corps vivant a sa vie propre et indépendante. Mais déjà il n’y a qu’apparence, car sa vie, autrement dit ses réactions, est intimement liée au fonctionnement des molécules et atomes qui la composent. Et, quand elle-même s’est constituée en communauté avec les milliards de cellules disséminées qui végètent sous une enveloppe unique, elle n’a été que domestiquée par les exigences de ses congénères. Les cellules supérieures du système nerveux central, malgré leur apparence de liberté, n’échappent pas à la règle. Il apparaît même en fait, qu’elles sont, par leur plus grande irritabilité, plus esclaves que les autres.

Mais puisque nous posons, forcé par les circonstances, le problème de la liberté, expliquons-nous un peu mieux sur son compte. En définition pure et simple, le mot et l’idée d’automatisme seraient antinomiques et antithésiques de liberté. Qui dit automate dit, en fait, un agent qui ne relève que de soi-même dans son activité, Nous ne ferons point de paradoxe pour le plaisir d’en faire, mais il convient de reconnaître que l’automatisme ainsi considéré dans son essence est la vraie liberté.

Mais j’ai, à l’avance, montré que l’automatisme lui-même n’est qu’une fiction. Si l’on analyse à fond le phénomène, on reconnaît très vite qu’il est lui-même un agrégat de phénomènes reliés entre eux comme les effets à leurs causes immédiates, ce qui nous ramène à la notion de déterminisme universel.

Et pourtant (et puisqu’il faut vivre avec la relativité pratique) nous emploierons le mot automatisme dans son sens courant désignant, psychiquement parlant, le fait de la spontanéité.



Pour en bien comprendre le mécanisme, d’où résultera le concept de l’obsession, il me faut rappeler ce qu’est la réflectivité.

Que l’on veuille bien se représenter le névraxe essentiellement composé d’une superposition de grosses cellules grises qui sont autant de centres vers lesquels convergent des conducteurs de sensations et d’où divergent des conducteurs de motricité. Ces cellules communiquent, d’autre part, entre elles et l’on peut dire que